Ca commençait bien, entre Six feet-under et thriller psychologique mâtiné de doute. Anthony Hopkins rigole des clichés de l'exorcisme, introduit des chats et un décor italien sympa. Et puis tout part en cahuètes à l'eau bénite. On veut garder la foi, mais celle-ci s'amenuise face aux ribambelles de chevaux de l'enfer aux yeux rouges, rires démoniaques, membres retournés et envolées musicales sur fond de scènes "kifonpeur" mais qui ne sont en réalité que des "BOUH, il y a un truc qui apparait !"... Le démon se splite en deux, fait n'importe quoi, défie la logique même du film posée au début et nous assène des plans d'une kitcherie absolue. Le grand guignolesque sans queue ni tête atteint son apogée avec le nom du démon que l'on peut à son tour hurler dans les couloirs du métro de manière aussi ridicule que dans le film. Et quel nom, ciel. Quelle originalité ! Vade retro filmas, pitié. Non seulement on ne nous épargne aucun cliché, mais en plus il pose lui même les pierres tombales des thèmes ébauchés.
Cerise sur le gâteau, "le Rite" réussit le pari d'introduire le personnage féminin le plus inutile de la décennie, Angelina. Enlevez-la et rien, absolument rien ne change. A ce stade, c'est beau. (A noter que les chats non plus ne servent à rien, déception personnelle. Non parce qu'ils sont mimis, tout de même.) En revanche, on nous gratine de grenouilles, de bracelets en toc et de Omygod-SuperNoviceExorciste peut réussir là où les vétérans échouent !... Non, vraiment, je comprends mieux le tapage publicitaire autour de ce film : le bouche à oreille risque de lui faire mal en deuxième semaine.
Je donne cependant ma bénédiction aux décors, fort jolis, et à l'actrice de la possédée enceinte. Les quelques pistes ébauchées au départ étaient prometteuses, dommage qu'il faille faire une croix dessus. Enfin, espérons qu'il ne s'agit pas ici d'un requiem à la carrière d'Hopkins, bien occupé ici à se parodier lui-même.