Le Roi Arthur par Volpardeo
Il faut croire que je suis passé maître dans l'art d'apprécier des films décriés et de passer à côté de prétendus "monuments" du cinéma. Nous sommes ici dans le premier cas de figure.
"Le roi Arthur", n'est pas, à mon humble avis, un grand film. On peut lui reprocher des tas de choses : hollywoodite aiguë (dans les sentiments parfois un peu naïfs, le scénario assez convenu, et l'exaltation invariable de la sacrosainte "liberté"...), prétention peut-être un peu hâtive à l'authenticité historique (et en tout cas, même en acceptant l'hypothèse de ces "chevaliers sarmates", il semble qu'on puisse énumérer un certain nombre d'anachronismes... sur lesquels je me tairai car je ne suis pas assez spécialiste de la période)...
Cependant, j'ai tendance à considérer que malgré ce genre de défauts, un film peut être relevé par d'autres grandes qualités (je citerai deux oeuvres chères à mon coeur : l'immense Gladiator, et dans une moindre mesure, Kingdom of Heaven)... Dans le cas du Roi Arthur, mes griefs porteraient plutôt sur le manque de relief de la "deuxième partie" du film.
Je m'explique (attention, je dévoile un peu de l'intrigue) : à partir du retour des chevaliers au Mur d'Hadrien (autrement dit pour toute la bataille finale), j'ai eu l'impression d'assister à un spectacle sans grande finesse, pas désagréable, parfois émouvant, mais relativement peu dense, assez creux. Ce qui atténue hélas l'appréciation très positive que j'avais du film d'Antoine Fuqua.
Car, en effet, c'est selon moi un bon film, même s'il passe du très bon (première partie) au "moyen plus" (deuxième partie). Il nous présente une interprétation originale de la légende arthurienne qui, si je n'en juge pas la véracité, m'a semblé cohérente et intéressante. Cela enlève un peu de kitsch aux regards traditionnel sur la table ronde, en nous présentant des chevaliers assez bourrus, mais braves et très humains. Et le personnage idéaliste d'Arthur me plaît beaucoup. J'apprécie aussi la "nouvelle" figure de Merlin, crédible. En revanche, je mettrai un bémol sur la Guenièvre guerrière, qui me semble plutôt témoigner d'une "mode" féministe plus ou moins déplacée dans un tel cadre.
Donc, cette première partie m'a semblé intéressante, portée par un bon rythme de fond et une émotion bien dosée, en bref, de bonne qualité. Ce que la merveille musicale du grand Hans Zimmer ne pouvait bien évidemment que bonifier (est-il besoin encore de le répéter ?).
En somme, un moment très agréable, qui passe aisément et auquel on se prend. Il importe d'en retenir surtout le positif. Dommage que tout ne soit pas parfait, mais le Roi Arthur a véritablement des vertus très appréciables.