Chez Antoine Fuqua, il y a quelques bonnes choses mais gâchées par tout le reste. J'ai eu exactement la même impression en regardant son précédent film Les Larmes du Soleil. Alors ce que j'aime c'est sa façon réaliste d'aborder un film sur la forme (j'ai surtout aimé l'aspect des pictes, des saxons et des sarmates et certaines ambiances dans la neige) et replacer le mythe du roi Arthur dans un cadre historique crédible, ainsi que de démystifier le tout est louable.
Par contre, le propos l'est moins et c'est exactement le même reproche que je pourrais faire à Ridley Scott : mettre une idéologie digne d'un XVIIIème siècle dans la tête du personnage principal quand on ne verse pas dans l'analogie lourdingue avec des moments plus récents de notre histoire. On obtient donc une vraie dichotomie entre la forme et le fond. Et moi la prise en otage des mythes ou de l'Histoire au service d'une idéologie bien pensante (surtout pour plaire aux spectateurs et faire du fric) commence sérieusement à me taper sur le système ! Surtout qu'on utilise une forme réaliste pour mieux servir la pilule.
Si la critique de la religion chrétienne était bien vue, tout comme un Roi Arthur pris entre plusieurs antagonistes, le tout est bien trop caricatural, trop peu subtil dans son exécution et les dialogues sont une catastrophe !
Un peu comme avec son précédent film, je pense que Fuqua est en vérité faussement provocateur, faussement révélateur de vérité taboue sous un bon gros blockbuster Bruckheimer à la morale convenue et consensuelle avec pour objectif le remplissage de poches.
En version director's cut, le film est moins pire et se laisse regarder surtout pour quelques scènes de combat un peu plus sanglantes mais le mythe du Roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde mérite bien mieux...