Jack Black a beau se montrer impeccable en chanteur de polka soucieux d’appliquer à la lettre le programme du rêve américain, The Polka King ne réussit jamais à s’élever au-dessus de l’anecdote faite film et suit son personnage engagé dans un schéma bien connu – ascension et chute – sans piquant ni vision d’ensemble. Nous comprenons d’emblée qu’il s’agit là d’un long métrage qui travaille la notion de mensonge, notion qu’il associe sans cesse à un acte de foi en l’existence socio-économique d’un pays dont les modèles sont capitalistes ; néanmoins, ce parti pris échoue à se convertir en fable un tant soit peu universalisable, si bien que nous avons l’impression de regarder un biopic dont l’originalité réside dans le costume, dans l’accent de Jan Lewan, dans l’énergie qu’il déploie pour réussir, mais jamais dans le corps même du film. Il manque une mise en scène véritable qui seule aurait permis d’épouser le rythme de la polka, de transformer le talent de ses comédiens en éléments-moteur d’une farce adressée à l’Oncle Sam. Sympathique mais inoffensif et dispensable.