Gros succès à sa sortie (c'était le genre de film que t'allait voir deux ou trois fois), Le roi lion a pourtant autant de fans que de détracteurs. Alors oui, l'ensemble est largement pompé sur l'oeuvre de Tezuka (mais qui n'a jamais pompé un jour ou l'autre Tezuka, franchement). Oui, la morale est parfois limite (les lions sont beaux et nobles, les hyènes sont laides et couardes, et je ne vous parle pas de cette manie qu'a Disney de buter à chaque fois ses méchants). Et oui, la première partie fait très film familial US (Simba a tout du kids ricain blondinet, insouciant, grande gueule, bref un branleur). Mais ne retenir que ces défauts évidents, ce serait passer à côté du dernier grand film de Disney, chant du signe d'une firme qui n'accouchera par la suite que de produits fades et sans grand intérêt, si l'on excepte un délirant Kuzco, cependant plus proche d'une production Amblin que de Disney. Ce serait passer à côté d'un divertissement familial de haute volée, visuellement splendide, drôle, remplis de dialogues cultes ("Et si je bouffais le p'tit qui a l'air malade ?"), de personnages inoubliables (le trio de hyènes, Timon et Puumba...), de trouvailles délirantes (le défilé de hyènes, digne du troisième Reich), de chansons entraînantes, le tout au service d'un récit carrément Shakespearien (oui, je sais, comme chez Tezuka) à l'émotion toujours aussi intense (on se sent toujours aussi impuissant face à la mort de Mufasa). Et puis ce n'est pas tous les jours qu'on voit un babouin se fighter avec des hyènes façon Bruce Lee !