A la sortie du Roi Lion, en 1994, j'avais 4 ans. A l'image de Toy Story (1995), le Roi Lion, que je place parmi les meilleurs Disney a marqué mon enfance et c'est avec un réel plaisir que je le vois à chaque fois. Je n'ai pas non plus grandi avec ce que certains appellent « l'âge d'or de Disney » et donc des chef d'œuvres comme la Belle au bois dormant ou la Belle et la Bête ont été découvert en VHS voir DVD. Mais ayant revu Aladdin (sorti d'ailleurs 2 ans avant) récemment que je plaçais dans le haut du panier, il s'est avéré que je l'ai trouvé bien pauvre à peu près sur tout et qu'il n'était pas plus glorieux que sa série animée. C'est donc avec une certaine crainte que je me suis réattaquer à la chose, avec cependant un regard complètement vierge puisque je n'ai jamais vu un seul épisode de la série de Tezuka.
Il serait vain de présenter l'histoire de Simba tant elle est gravé dans notre mémoire. Bien sûr, il est évident que les scénaristes Woolverton, Roberts et Mecchi n'ont pas inventé la pluie tant l'histoire à déjà été vu des centaines de fois auparavant et sous toutes ses formes (et il serait bête de dire le contraire puisque soyons honnête, l'originalité n'est pas le maître mot du long métrage), le côté très Shakespearien étant d'ailleurs inspiré de Hamlet. Mais les thèmes évoqués aussi bien ceux de l'écrivain anglais que ceux développés par la firme de Mickey ne nous paraitront pas inconnus. Cependant, il est important de se rappeler les Disneys antécédents. La Belle au bois dormant et ses amies princesses n'ont en soit pas un scénario beaucoup plus novateur, au contraire. Mais ce que certains appellent une faiblesse, ici, c'est plutôt une force. A l'inverse de Robin des Bois, où les personnages certes animaux étaient représentés en humain, ici, nous sommes face à de véritables prédateurs.
Et cette omni-connaissance du sujet et des thèmes nous permet alors quelque chose que Pixar a réussi plus tard avec Cars : nous identifier à des personnages qui, à part la parole, n'ont pas grand chose en commun avec nous. Ainsi donc, ce ne sera pas seulement le père de Simba qui meurt mais également un peu le nôtre, tant cette identification est accentuée par les personnages.
Le lionceau est l'incarnation même de l'espièglerie et de la curiosité que nous avons tous connu et Mufasa est l'image du père bienveillant et du chef de tribu (et donc par extension de famille) parfait. Scar quant à lui y incarne aussi bien l'antithèse de Simba que de son père et n'est pas non plus sans rappeler le personnage de Maléfique. On aurait cependant apprécié un soin plus particulier aux personnages secondaires, car à part Zazu,aussi bien les hyènes que Timon et Pumbaa manquent d'un réel enjeux, mais ils n'en feront pas moins rire aussi bien les petits que les grands.
Alors qu'aussi bien l'animation que le design (hormis le Génie) et les décors d'Aladdin sont de bien piètres qualités, ici c'est un véritable florilège visuel. La séquence d'ouverture se révèle d'ailleurs d'anthologie puisque c'est un véritable mélange de couleurs sur tous les plans, un feu d'artifice pour la rétine. Les animateurs sont allés observer les animaux dans la savane africaine et une chose est sûr, le rendu est simplement impressionnant. Les arrières plans n'atteignent peut être pas la perfection d'un Bambi, ils restent tout de même énormément soignés. Mais surtout, et cela se remarque d'autant plus sur le Blu Ray, c'est le détail de l'animation assez hallucinante. Chaque articulation a été étudiée avec minutie et c'est d'autant plus flagrant sur le Blu Ray. Ainsi que ce soit la crinière de Mufasa mais aussi et surtout le mouvement d'omoplate sont d'une justesse et d'une beauté incroyable.
Il est évident que le Roi Lion n'atteint pas la perfection des chefs d'œuvre antérieur de Disney. Mais son histoire, ses thèmes, ses personnages en font qu'on peut le placer à coté des plus grands, et il se révèle probablement le meilleur depuis la Belle et la Bête et également jusqu'à Tarzan. En plus d'être un excellent divertissement, dosant parfaitement humour, émotion, amour et aventure, Le Roi Lion est une histoire intemporelle qui ravit encore toujours aussi bien les petits que les grands. Un Grand Classique oui, un chef d'oeuvre aussi. Moindre, mais tout de même.