Dix ans après l'excellente surprise Garden State (2004), Zach Braff renfile son costume de réalisateur pour produire ce qui en est la suite logique, au regard de sa courte filmographie très empreinte de sa réflexion personnelle. Et force est de constater que Garden State n'était pas le fruit de la chance du débutant, car "Le Rôle de ma vie" (une traduction VF qui n'est en fin de compte pas si médiocre) est encore meilleur !
Il est certes vrai qu'avec moi Braff prêche un convaincu. J'ai aimé le film dés sa bande-annonce. Car pour moi Zach Braff c'est évidemment Scrubs, ma série préférée, et il y campe le personnage le plus attachant de toutes les séries, tous genres confondus, que j'ai pu voir : J.D. J'ai déjà à partir de là beaucoup d'affection pour un film de et avec Braff. D'autant qu'avec Garden State, Zach Braff a prouvé être un homme de cœur, grand aficionados de "feel-good movie", tout comme Scrubs est typiquement une série qui vous veut du bien.
Six heures après être sortie de la séance, j'ai encore la banane et l'envie furieuse de faire partie de la famille de Aidan, le personnage que l'on suit dans le film. Donc on peut dire que le contrat est rempli haut la main. Cette comédie dramatique est tout ce que j'aime : elle recherche le bonheur, mais dans les petites choses de la vie, et s'abstient de toutes envolées romanesques ou lyriques qui n'ont aucune emprise sur moi.
Très empreint de la vie de son réalisateur, on y retrouve les thématiques déjà présentes dans Garden State : une mère décédée, un père dévalorisant, un carrière à Hollywood au point mort, l'ombre des traditions juives, et Jim Parsons avec un petit rôle hilarant. Mais chaque point a évolué : il y a dix ans, le personnage principal était perdu dans son début de vie adulte et ne voyait naître le grand amour (clé de sa remontée de pente) qu'en fin de film. Ici, il y a déjà un foyer et des enfants, les questions existentielles sont donc différentes, tout en étant paradoxalement foncièrement les mêmes. Le thème du père est encore là, mais cette fois c'est sa mort l'élément central, là où c'était celle de sa mère dans Garden State (ou plutôt l'ombre du décès de la mère sur la relation père-fils).
Un tel film que l'on peut qualifié sans exagérer d'autobiographique prenait le risque d'être excluant, surtout lorsqu'il s'agit de la profession très particulière d'acteur dans un ville comme Los Angeles (après tout Zach Braff n'a pas la vie du commun des mortels). Et c'est là le tour de force : Wish I Was Here parle un langage universel et touche tout le monde, sorte d'espéranto filmique montrant à quel point la vie est belle, malgré toutes les crasses qui peuvent nous tomber dessus.
Réside de plus un bonus particulier dans ce film : la présence sous formes de caméos de quelques acteurs issus de Scrubs : Donald Faison en vendeur d'Aston Martin, Alexander Chaplin en rabbin, plus deux autres que je vous laisse découvrir. Une sorte de cerise sur le gâteau pour les fans de la série. Et si vous ne l'avez pas vu, vous feriez bien de vous y mettre !
Aidé par une B.O. très bonne (dommage cependant que la musique du trailer ne soit qu'au générique de fin), des acteurs irréprochables, drôles et attachants, un équilibre parfait entre humour et émotion, Wish I Was Here est un film qui se regarde sans modération et qui se reverra, à l'image de Garden State ou Scrubs, lorsqu'on a des coups durs pour se requinquer.
Et si tout ça ne suffit pas à vous donner envie : sachez que vous y verrais un rabbin en segway...
Avec ça... Bon, ben allez-y, foncez !
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