J’ai aimé : « Le rôle de ma vie » le dernier film de Zach Braff

Quand on m'a appris que le dernier film de Zach Braff, Wish I was here (ou Le rôle de ma vie en français) co-écrit avec son frère Adam passait en avant-première dans ma ville, je n'ai pas hésité et j'ai filé acheter ma place. Quiconque a vu Scrubs ou Garden State sait que Zach Braff fait au moins partie des mecs les plus cool sur terre et qu'il a beaucoup de talent. Je ne m'attendais donc pas à être déçue en allant voir ce film et ça n'a en effet pas été le cas, ce film est vraiment chouette. La grande particularité de ce film est qu'il a été financé par kickstarter, Zach Braff souhaitait avoir une très grande part de liberté pour le réaliser, ainsi le crowfunding était la meilleure solution pour se faire.

Le rôle de ma vie, c'est une jolie leçon de vie qui aborde plein de points auxquels chacun de nous peut se retrouver confronté tout au long de son existence. Il parle de religion avec douceur, en abordant la question de l'éducation et de ce qu'implique le fait d'y intégrer ou non la religion lorsque les deux parents ont des croyances (ou non) différentes. Il parle aussi de deuil, d'étapes difficiles à franchir, de périodes qui font que la vie est parfois un peu plus dure à affronter mais tout ça sans aucun jugement et avec beaucoup de délicatesse.

C'est Aidan, le personnage principal joué par Zach Braff qui se retrouve à un moment de sa vie où il semble un peu perdu, où il se rend compte que finalement il a peut être raté quelque chose, et c'est là que l'on peut un peu mieux comprendre la traduction française du titre "Wish I was here", que cet acteur qui n'y arrive pas vraiment joue là le rôle de sa vie et qu'il comprend qu'il doit accepter d'être un adulte et faire face à sa vie pour sauver sa famille et se sauver lui-même. Chaque personnage a son lot de choses à apporter. Ainsi sa femme, Sarah Bloom jouée par Kate Hudson apporte une vraie sensibilité en plus au film tandis que son frère, Josh, semble incarner le rôle du type qui a raté sa vie mais qui au final suit ce qu'il veut faire : être libre et sans contraintes, tout en vivant avec les culpabilités que peut avoir un fils. J'ai aussi adoré le rôle qu'a eu Joey King, qui joue Grace Bloom la fille du couple d'Aidan et Sarah. C'est une vraie révélation, à 15 ans, j'ai trouvé que sa manière de jouer était très juste et pleine de maturité, que ce soit lors de passages plus ou moins légers, elle collait à merveille au rôle et c'était très agréable à voir, elle a beaucoup de talent et est extrêmement prometteuse.

C'est un film qui joue également beaucoup sur les émotions en faisant passer le spectateur d'un moment où il a la gorge nouée et les larmes aux yeux à un autre où il rira franchement, car il y a vraiment plein de passages où les textes sont drôles. Le film est doux, tendre et drôle mais aussi empreint d'un fort réalisme qui fait que l'on est forcément touché. J'ai trouvé que l'histoire n'avait aucun creux, tout au long de son déroulement, tout se passait naturellement sans brusquer le spectateur. Il fait parfois penser à sa propre vie, fait en sorte que l'on peut s'y reconnaître ou mettre en parallèle ce que l'on peut ressentir. De plus, à ce scénario bien construit, la mise en scène a joué un très beau rôle en incluant l'histoire dans un cadre qui accroit ce réalisme. On ne se trouve pas dans des paysages liftés, des endroits beaucoup trop beaux. Les images sont belles, les couleurs sont douces et l'on découvre au final le cadre de vie d'une famille somme toute banale qui a ses problèmes auxquels elle doit faire face comme n'importe qui.

D'un point de vue personnel, il y a plein de films que j'adore, que je regarde souvent et dont je comprends les références mais qui pour autant ne peuvent pas me toucher autant qu'à des personnes de générations différentes que moi qui auront réellement vécu ces références et qui culturellement en sont plus proches. Je suis encore jeune et je ne rirai donc pas autant face à une réplique d'un film plus vieux qu'une personne qui l'a vu lors de sa sortie.

Là, Zach Braff fait partie de notre génération en ayant notamment joué dans Scrubs. Les personnes de 20 à 30 ans voire plus ont presque toutes forcément vu les séries de notre époque et dans ce film là, on les retrouve constamment. Ainsi certaines références à des séries actuelles font franchement rire, le fait que Jim Parsons (Sheldon dans The Big Bang Theory) soit encore là comme il était déjà dans Garden State amuse également, et surtout, le fait de retrouver Donald Faison aka Turk fait aussi forcément réagir (la Bromance !)
C'est pour tous ces détails, que ce soit des personnes ou des références ou même des bouts de texte qui nous parlent peut être plus, que j'ai encore plus aimé le film. Pas parce qu'il est à notre portée d'un point de vue "culturel", parce que je suis absolument fan de Bienvenue à Gattaca qui est de 97, cela n'a donc rien à voir avec l'année, mais juste parce que là, on peut retrouver toutes les choses qui nous font rire et qui pour autant peuvent aussi faire rire n'importe qui même sans avoir ces références là. C'est simplement un film qui nous parle, un film vrai qui fait du bien.

Et puis pour terminer, une fois de plus la BO est parfaite et colle à merveille avec l'univers proposé par le film. J'ai un gros coup de cœur pour le morceau proposé par Catpower & Coldplay intitulé comme le film, Wish I Was Here mais aussi pour So Now What par The Shins.