La famille, c'est le plus important. Un film d'animation sympathique à découvrir en famille.

Adapté du roman de Michael Morpurgo de 1999, le royaume de Kensuké débarque cinéma pour être adapté en long-métrage. Etant une coproduction britanno-franco-luxembourgeois et sortant tardivement dans les salles françaises (ce qui devient une habitude), la curiosité avait de quoi attirer le regard sur ce nouveau film, et ce malgré une bande-annonce qui révèle un petit peu trop l’essentiel. Et donc, est-ce que ça vaut le coup ? Honnêtement oui. Même si le public ciblé par ce film sera les enfants, ça reste un long-métrage qui s’adresse à tout le monde et qui marche bien.

Positif

• Michael (Emmylou Homs) est un jeune garçon de 11 ans qui ne semble pas très enchanté de faire ce tour du monde en voilier avec ses parents. Après, l’avantage de son naufrage sur l’île est qu’il va enfin finir par s’intéresser à quelque chose au fur et à mesure des évènements. En vrai, c’est un garçon assez attachant envers qui les jeunes de son âge pourront s’identifier et qui, en pleine période de pré-adolescence, cherche à savoir ce dont il a réellement envie.
• Kensuké (Marc Perez) est un vieil homme qui vit sur cette île depuis des années afin d'y protéger les animaux. C'est un homme très renfermé mais on comprend pourquoi quand on sait ce qu'il a vécu et il finit par devenir de plus en plus attachant après avoir été intriguant
• Stella est la chienne de Michael et elle est toujours là pour l’aider et tenter de le protéger. On arrive à beaucoup s’attacher à elle, surtout quand on voit à quel point elle aime et protège Michael.
• Les parents de Michaël ont décidé de faire un tour du monde en voilier depuis qu’ils ont perdu leur travail. Ils sont attachants dans leur personnalité et compréhensibles dans leur choix.

• La relation qui se développe entre Michael et Kensuké est plutôt sympathique. D’un coté, Kensuké va s’ouvrir petit à petit et finir par s’attacher au point de voir Michael comme un fils adoptif, et de l’autre, Michael va de plus en plus comprendre et apprendre de Kensuké pour marcher dans ses traces. C’est réellement une belle relation qui se développe entre eux deux.

• En terme d’évolutions, il faut reconnaître qu’on a deux évolutions très intéressantes. Ils sont tous les deux un peu fermés mais pour des raisons différentes malgré que la famille représente beaucoup pour eux deux. En apprenant à se connaître, ils vont finir par évoluer d’une assez bonne manière dans les deux cas.

• Le long-métrage démarre par la famille de Michael qui navigue sur le voilier pendant que celui-ci se morfond un peu dans sa cabine. C’est une bonne introduction pour cerner la situation familiale entre Michael et sa famille et de nous donner de voir envie comment il va évoluer au fur et à mesure des choses.

• Le symbolisme fonctionne très bien avec la famille pour Michael et Kensuké, l’un et l’autre pour eux deux, les orangs-outangs et le rôle à endosser pour cette île et même des chasseurs. En tout cas, le symbolisme se veut vraiment efficace ici.

• En terme d’émotion, on arrive à être touché par ce qu’on voit. Certains moments se veulent sincèrement touchants et il arrive à affecter les spectateurs dans ces moments là, peut-être pas au point de pleurer mais ça ne laisse pas indifférent.

• Par rapport à l’inattendu, il faut admettre que ça fonctionne assez bien à certains moments. Malgré quelques moments un petit peu prévisibles, on a certaines situations qui surprennent véritablement lors du premier visionnage.

• La mise en scène est bien soignée dans son ensemble. Ce n’est pas une mise en scène révolutionnaire mais elle arrive à être efficace dans ce qu’elle veut raconter à l’image et bien se faire comprendre.

• Les musiques sont très belles. La majorité d’entre elles passent très bien avec ce qui se passe à l’image et donne envie de les réécouter en dehors du film, notamment le chant pour appeler les orangs-outangs.

• L’animation est assez jolie. Sans être une des animations les plus marquantes qui existent, il faut reconnaître qu’elle est bien travaillée dans la grande majorité des séquences.

• La fin est très belle et émotionnellement touchante. Cette fin est une bonne manière de conclure le long-métrage, surtout pour Michael et ce malgré que ça nous fait un peu mal.

• Dans ce film, on peut assister à un mélange 2D-3D qui passe assez bien. Sans être grandiose, on arrive assez bien à être convaincu par ce mélange à l’écran.

• Les décors sont assez jolis pour ce qu’ils proposent. On reste surtout dans la jungle mais la majorité des décors sont travaillés et ça se voit.

Négatif

• C’est dingue comme ce film est beaucoup trop court ! Il aurait fallu une séquence de 20 minutes en plus pour voir Michael et Kensuké affronter les chasseurs, parce que là on sent qu’il y a quelques séquences manquantes. De plus, il ne dure qu’1h25, ce qui est vraiment trop court pour ce que ça veut raconter.

• Le souci majeur avec la bande-annonce est qu’elle nous a révélé trop de choses, notamment sur le pourquoi Kensuké veut protéger cette île et la conclusion entre lui et Michael qui se voit un peu venir aussi. La prochaine fois, tenter de garder l’intrigue pour la bande-annonce s’il vous plaît.

• Becky (Camille Timmerman) est la sœur de Michael mais, contrairement à ses parents, elle ne semble pas très utile. Sans être détestable, c’est une grande sœur un peu attachante dans le peu qu’on la voit mais on aurait pu largement se passer de ce personnage pour ce long-métrage.

• Parfois, on sent que l’animation a sacrifié un peu de sa fluidité, probablement lié à des économies dans le budget. Par exemple, on peut voir Michael en premier plan qui est bien animé mais Stella en arrière-plan, c’est moins travaillé dans l’animation.

• Est-ce qu’on parle des petits moments recyclés ? Par exemple, quand Michael se réveille à cause de fourmis dans les jambes, on voit que les deux séquences de son réveil sont trop similaires.

• Malgré une bonne émotion, la tension n’est pas très convaincante. Alors oui, on a quelques situations tragiques mais rien qui ne nous fait inquiéter pour Michael ou Kensuké, ce qui est regrettable.

Au final, Le Royaume de Kensuké est un film d’animation qui saura autant plaire aux enfants qu’aux adultes. Avec une mise en scène bien travaillée, une émotion efficace, des personnages bien développés, du symbolisme qui marche bien, des beaux décors et des belles OST, il y a de quoi être pris pendant le visionnage. Après, il est vrai que certains points sont un peu prévisibles, que la tension est peu efficace et que le film a une durée beaucoup trop courte. Mais bon, ça reste une expérience fort sympathique pour les curieux et si vous cherchez un film sympathique pour vous et vos enfants.