Il s'agit donc d'une suite des aventures de Goopy et Bagha, cette fois entièrement en couleur. Ray délaisse en grande partie la fantaisie et les expérimentations visuelles pour aborder des sujets plus graves comme la censure, l'éducation comme meilleur rempart face à la dictature et même le lavage de cerveau pour annihiler toute volonté de révolte. Le mélange entre la légèreté des deux troubadours et le parcours de l'enseignant en fuite a un peu du mal à créer une réelle porosité. Mais le gros problème de ce second opus est de proposer des scènes déraisonnablement trop longues. Certaines séquences durent pas moins de 20 minutes sans que cela soit justifié comme l'interminable présentation du despote qui s'éternise de dialogues en dialogues à la réalisation académique faisant ressortir la pauvreté des décors et des costumes alors qu'une approche un peu plus concise aurait permis au contraire de transcender un peu mieux une direction artistique colorée et volontairement artificielle. Le retour des 2 magiciens permet de relancer un peu la machine avec quelques chansons sympathiques mais l'impression de paresse prédomine quoiqu'il en soit malgré des thèmes intéressant qui aurait mérité un meilleure traitement (sans que l'aspect enfantin amoindrisse leur portée).