Il est toujours très difficile de se faire un avis sur un film parcellaire, victime des ravages du temps et/ou de mauvaises conditions de conservation. A l'origine, ce film durait un peu plus de 2h et il ne reste là qu'un triste remixage de 26 minutes des séquences retrouvées. De Daisuke Ito, ce ne fut pas le seul malchanceux puisque son célèbre "Les Carnets de route de Chuji" fut lui aussi massacré à son grand dam, sans pour autant atteindre le tniveau du "Sabre Pourfendeur".
Nous est conté l'histoire d'un homme pris dans les tourments d'une révolte populaire face à un tyran ne rêvant que de supériorité sur le petit peuple appauvri et affamé. Même si ce schéma semble être tout ce qu'il y a de plus classique, il ne faut pas oublier que nous étions en 1929. A ce niveau "Le Sabre pourfendeur" fait preuve d'une modernité sans pareille en filmant les aspirations d'une populace dont le seul objectif est de mieux vivre et d'offrir une réflexion sur les pratiques dictatoriales de jadis. Qui plus est, la modernité se retrouvera aussi (et même surtout) dans sa mise en scène, en l'occurrence, très dynamique. Les panoramas sur les champs que parcourent les cavaliers à cheval sont d'une saisissante beauté. La séquence macabre des crucifiés vaut elle aussi le détour. Plus encore, ce sont surtout les combats rondement bien menés, avec des mouvements de foule du plus bel effet. Il faut voir à quel point Ito gère la course-poursuite à cheval. A coup sûr que Le Sabre pourfendeur fut une inépuisable source d'inspiration pour les futurs esthètes.
Hélas en dépit de toutes ces qualités qui auraient pu accoucher d'un potentiel petit bijou, la trop faible durée ne nous permet pas d'appréhender dans son entièreté cette oeuvre, ni de tout comprendre, si ce n'est qu'une ou deux grandes lignes scénaristiques. Une note décevante que j'ai bien du mal à attribuer en toute objectivité. Pour les intéressés, YouTube sera votre avis en tapant le nom japonais dans la barre de recherche.