Je suis un enfant des années 80. J’ai vécu dans un monde divisé en deux : celui des pro Schwarzenegger, et des pro Stallone. Pour moi, tout comme il n’y avait pas vraiment de match entre Nintendo et Sega tant le deuxième a toujours couru après le premier sans jamais le rattraper, la question ne se posait même pas tant Stallone avait toujours essayé en vain d’imiter avec peine les exploits de l’autrichien bodybuildé sans jamais lui arriver à la cheville.
Et si Schwarzy a mené la danse pendant 20 ans avant de s’éteindre gentiment avec le prémonitoire « la fin des temps » à l’aube du nouveau siècle (et du « 6e jour »), avant le baroud d’honneur que fut Terminator 3 (dont le seul intérêt fut pour lui de financer sa campagne pour devenir gouverneur de Californie pendant les 8 années suivante), Sly, profitant du terrain libre, a enfin pu s’offrir la seconde carrière que son homologue testostéroné n’aura jamais eu, surprenant enfin tout le monde avec Copland.
Et perso c’est avec un vrai plaisir que j’ai regardé cet éternel numéro 2 (n’en déplaise à ses quelques défenseurs dont la mauvaise foi n’aura d’égal que la taille des biceps de Schwarzy), s’émanciper enfin et revenir avec un énièmes R&R (Rocky et Rambo), surfant non pas sur une vague nostalgique de vieux has been essayant de retrouver le souffle épique de sa jeunesse, mais au contraire d’assumer de ne plus être à la hauteur, de vieillir, et de faire évoluer ses personnages avec lui.
Alors oui, cette « seconde » vie a son lot de navets à faire pâlir d'envie un fan de Steven Segal (s’il en existe), mais elle n’en demeure pas moins présente, et perso c’est toujours avec beaucoup de tendresse que je le regarde essayer de continuer d’avancer et même de courir (aucun cynisme, j’ai vraiment de l’admiration), contrairement à Schwarzy qui fait du surplace, ayant véritablement du mal à faire 3 pas devant une caméra.
C’est donc avec tout ça en tête que j’ai regardé ce Samaritain. Et même si la mode est plutôt à la critique acerbe des plateformes et aux regards hautins pour les petits films naïfs, je dois dire que j’ai pris un certain plaisir.
Oui c’est filmé sans inspiration (mais pas mauvais non plus), oui c’est sans surprise, oui c’est assez maladroit dans l’écriture (tous les ingrédients sont là mais ça manque de savoir faire et du coup on passe à coté de l'émotion), mais j’étais juste content de voir un acteur que je connais depuis que je suis gamin, et que j'apprécie grandement. Voila. Des fois, c’est un truc qui suffit.