C'est un véritable héros prolétaire qu'incarne ici Sylvester Stallone.
Dans une Amérique oubliée des élites et des autorités, dans ces quartiers où ne règnent plus que misère, pauvreté et violence, des petits garçons continuent de rêver à des héros oubliés qui viendraient les sauver. Il y a dans ce film quelque chose d'autobiographique pour Stallone. Comme si, malgré les années et le poids de l'âge, il voulait encore montrer qu'il n'est ni fini ni rincé et que, en dépit de ses 76 ans, il en avait encore dans les biceps.
Et ça marche ! On y croit. Stallone montre tout ce qu'il a dans des scènes de combat qui, certes bien qu'exagérées, tiennent la route. La relation entre ce petit garçon vivant seul avec sa mère, en quête d'une figure paternelle à aduler, fonctionne bien aussi. Pour les fans de la première heure, c'est un peu comme des retrouvailles avec celui qui a bercé notre enfance. Plus que jamais, Stallone montre sa volonté d'incarner une figure populaire. Par le choix de son personnage, simple éboueur dans le "civil", par le choix du quartier dans lequel il choisit de le faire évoluer aussi. Au plus près de ceux qui souffrent, de ceux qui n'ont rien, de ceux qui n'attendent plus rien de l’État. Dans ce milieu, surgissent parfois de faux héros qui les abusent, à l'image de Edwin alias "Nemesis", profitant du désarroi qui les entourent.
C'est un film au caractère politique et social éminemment prononcé. Le fait qu'il utilise une masse, symbole de l'ouvrier, que le combat final se déroule dans un entrepôt, nous montre bien de quel côté se place le Samaritain. Il est ce héros porteur d'espérance pour tous les exclus et les déclassés du système, contre tous ceux qui veulent les abuser et profiter de leur faiblesse. Il est héros par lequel l'espérance arrive et le redresseur de torts. Celui qui rend justice.
Il va sans dire que j'ai bien apprécié ce film. Sans être forcément un chef-d'oeuvre, c'est au-delà du message politico-social qu'il envoie, un bon petit film d'action sympa et il est toujours agréable de constater que les héros de son enfance ne sont pas encore finies et peuvent toujours nous apporter du plaisir.
Je trouve juste dommage qu'il n'ait pas eu droit à sa sortie au cinéma. Les plans à la fin, au milieu des flammes, auraient certainement donné un meilleur rendu spectaculaire sur grand écran. J'espère toutefois qu'il sortira en support physique pour lui donner sa place dans ma vidéothèque.