La grande charte devient la grande charcuterie !
Une film de templiers au XIIIème siècle avec James Purefoy et Derek Jacobi, que voilà un film qui devrait me plaire me suis-je dit lors de l'acquisition à vil prix de ce DVD.
La lumière est belle, les paysages, les décors, les costumes tout à faits convaincants. Un beau moment de divertissement en perspective dont j'allais me régaler.
L'histoire commence de façon correcte sans non plus s'étouffer de crédibilité : une charte qui donne les droits aux roturiers à été défendue par des nobles et ratifiée par le roi... passons sur cette vision idyllique d'un moyen-âge plein d'idéaux d'égalité. Le roi recrute des mercenaires danois (contre la promesse de ne pas évangéliser le nord !!) pour se venger de ses vassaux félons : ça commence à sentir le moisi cette histoire.
Enfin, un château, véritable clef de voûte du sud de l'île d'Albion devient le théâtre d'un siège sanglant : c'est à ce moment là que le siège est devenu celui de la cuvette des toilettes, véritablement à ch... !
Pourquoi les réalisateurs ne recrutent-ils pas des conseillers historiques dignes de ce nom ?
Au lieu de cela, ce sont des scénaristes de chez Disney ayant pris des cours d'histoire dans les jeux vidéos qui déboulent ! Et ça fait mal... on y va à la louche avec les poncifs :
-je suis un roi qui se pointe avec 3 trébuchets devant un petit château. Sachant qu'il fallait au moins 60 servants par machine, qu'elles étaient très rares et difficiles à déplacer, leur seule vue suffisait en général à faire capituler le castel assiégé.
-mes 3 trébuchets envoient des boulets de pierre toutes les dix secondes, on se croirait à Omaha beach en plein débarquement. Sachant qu'un trébuchet pouvait envoyer un à deux boulets par heure mais qu'il fallait 5 à 6 heures pour en tailler un, il doit y avoir un paquet de sculpteurs dans la lande.
-mes boulets qui sont projetés au hasard à travers tout le château explosent dans des gerbes de flammes à l'impact.
Sachant que les tirs étaient concentrés sur un point de la muraille afin de créer une brèche, les servants sont un peu cons... ou trop occupés à marmonner des formules magiques pour que la pierre s'embrase !
-je fabrique en une journée une tour de siège qui s'enflamme à l'impact de deux boulets (!!).
Sachant que les tours de sièges étaient très longues à construire, les ingénieurs de l'époque n'étaient pas si bêtes et protégeaient lesdites tour de peaux de bêtes imbibées d'eau afin qu'on ne les brûle pas.
-je suis défenseur et je balance de l'huile bouillante sur les assiégeants.
Sachant que l'huile était une denrée extrêmement rare et chère au moyen-âge en Europe, il eût été plus simple de leur balancer de l'or fondu, pour peu d'avoir du bois à gaspiller. Cette ânerie a la vie dure !
-je creuse un tunnel de sape que je remplis de cochons vivants à brûler car ils sont plein de graisse !
Sachant qu'un feu intense fait effectivement s'effondrer les tunnels de sape, pourquoi n'utilise-ton pas du bois qu'on possède manifestement à volonté (cf la tour de siège). Le coup de cochons brûlés vifs a dû être pondue sous l'emprise de la drogue, je ne vois que ça...
Ce siège et tout le reste, pétris de contresens et d'erreurs historiques de tous côtés ne sert de prétexte qu'à une immense boucherie où les hommes se découpent en tranches avec force ahanements de bûcherons. Le scénario tient sur un bout de parchemin calciné.
Avoir vu autant d'idioties en si peu de temps, les bras m'en sont tombés, comme le baron à la fin !