Années 1950. Le Japon est en proie à une agitation croissante depuis que des ovnis ont été aperçus survolant le pays. La crème des scientifiques nippons refuse d'y croire, jusqu'à ce que les extra-terrestre atterrissent. Ceux-ci, qui arborent l'étrange allure d'étoiles de mer grises géantes affublées d'un œil unique en leur centre, sèment la panique en tentant de rentrer en contact avec les citoyens. Après un bref conciliabule dans leur vaisseau spatial, ils décident d'envoyer l'un d'entre eux, sous une apparence humaine, afin d'être entendus. Leur but : mettre en garde les Terriens contre un danger imminent. Un météore géant frappera en effet la planète dans quelques semaines...
La destruction est inévitable, nous apprennent ces êtres dotés d'une technologie largement plus avancée que la nôtre, à moins que tous les pays détenteurs de l'arme atomique s'unissent pour envoyer leurs bombes sur le corps céleste, afin de le faire exploser ou au moins de dévier sa trajectoire. Mais au cas où cela ne marcherait pas, une autre solution existe : fabriquer des bombes à urium, une énergie infiniment plus puissante que le nucléaire, que les aliens maîtrisent depuis plusieurs siècles et qu'un scientifique japonais vient tout juste de mettre au point.
Réalisé en 1956 par Koji Shima, Le Satellite mystérieux est le premier film de science-fiction japonais tourné en couleurs. Si la pellicule n'a pas trop mal vieilli, l'aspect visuel fait en revanche bien son âge : des costumes d'étoiles de mer à la maquette du vaisseau spatial en passant par le fameux météore géant, les décors et les effets spéciaux sont excessivement kitsch... Et plus largement, ce film ne présente pas de grand intérêt, ni pour son histoire, ni pour son action, ni pour le jeu de ses acteurs, pas plus que pour sa réalisation.
Son seul mérite réside dans le caractère de témoignage, presque documentaire, de l'état d'esprit du Japon post-Hiroshima et Nagasaki. Les extraterrestres choisissent précisément le pays du Soleil levant pour rentrer en contact avec les humains et les inciter à se débarrasser de leur arsenal nucléaire, car celui-ci en a été la victime, et sait donc mieux que quiconque en juger les méfaits. Ignorés dans un premier temps par la communauté internationale, les Japonais finissent par convaincre le monde de s'unir pour envoyer les bombes sur le météore. Et une victoire pour le Japon ! Mais quand le plan A échoue, les Nippons font une fois de plus preuve de leur supériorité : ils n'ont pas la bombe atomique, mais ils ont celle à l'urium (infiniment plus puissante, rappelez-vous). Et encore une victoire pour le Japon ! Bref, Uchûjin Tôkyô ni arawaru s'avère symptomatique du traumatisme vécu par les Japonais lors de la Seconde Guerre mondiale, et c'est bien là son principal mérite. Voire même le seul.