C'est bizarre
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Le film n'est pas sans défauts, c'est sûr. Mais lorsqu'on cherche à leur mettre le doigt dessus on se dit qu'ils font partie intégrante de la saveur d'étrangeté de cette farce douce amère. Derrière ses airs un peu gnan-gnans de comédie romantique on ressent dans l'intrigue les superpositions de lectures multiples. Les thématiques abordées le sont en contre-pied des clichés de la science-fiction dont nous sommes inondés depuis plus de 50 ans.
C'est probablement parce que j'adore la science et les personnages de savants fous que j'ai eu plaisir à ce qu'on se moque ainsi de d'un personnage de chercheur. Alors oui, ce sujet de recherche n'est pas crédible, mais se soucie-t-on qu'un sabre laser n'est pas envisageable et que l'idée de voyage dans le temps ne produit que des paradoxes insolubles ?
Les pingouins, du "Secret des Banquises" prêtent à rire et apparemment ils étaient destinés à ridiculiser cet institut de recherche hypermoderne.
Une autre idée de départ de ce film a très bien pu être aussi de faire "50 nuances de blanc"; une autre satire de film américain ! En effet, Christophine, une paumée qui a raté des études littéraire est tombée finalement dans la science un peu par hasard et ne parait motivée dans ses préparations de laborantine que par la voix de son maître. Elle se repasse rêveuse des morceaux choisis des instructions enregistrées par le gourou de ce temple moderne de la science. Un machine de science aux ambitions de nobélisation.
Mais sa modernité cache mal la vacuité de l'entreprise. Quignard lui-même malgré sa cour admirative se sent bien peu efficace. Et la seule chose qui le tient c'est sa rivalité avec une confrère d'outre-atlantique et la peur qu'on lui coupe les vivre à l'institut qui porte son nom.
Comme pour les nuance de Grey, Eglantine (qu'on appelle aussi Corine, Prospérine et d'autres nom en ine qu'on donne à ce personnage si transparent), Christophine, donc se donne à son patron. En fait, non elle se donne à la science espérant ainsi l'approcher aussi physiquement.
C'est là que le froid de la banquise et les pingouins deviennent assez clairement des images de l'impuissance du grand savant. Il s'avèrera en effet aussi infructueux en amour qu'en science, la laissant tout à fait froide (non elle n'est pas frigide c'est juste lui qui ne fait pas le travail!). D'ailleurs c'est à elle qu'il doit le Nobel et c'est elle aussi la première à découvrir les failles de sa découverte.
On a aimé détester Guillaume Canet dans son rôle de french doctor à côté de la plaque et lorsque survient le happy end on n'en est un peu décu.
Mais là aussi, la fin est aussi un contrepied au cinéma américain. Ici, comme dans les films transhumanistes on s'affranchit de son corps (le vaccin de ce Pasteur de pacotille promet une immunité absolue) mais pas pour une "Transcendance" à la Johnny Depp dans un monde de high tech et une virtualité électronique mais un retour à la nature dans ce qu'elle a de plus nu le gêne de pingouin ayant affranchis en même temps du froid!
Créée
le 25 nov. 2017
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