Ce qui m'a tout d'abord frappé lors du visionnage de ce film c'est la force envoutante de la bande sonore. La musique certes joue un rôle indéniable. Mais plus encore, c'est la variété et l'acuité des éléments sonores qui parsèment cette bande son. Le vent dans les arbres, les bruissement des grandes herbes, les hurlements des animaux dans la forêt, les souffles des amants qui s'embrassent, tous les bruits intimes sont accentués, enveloppent les personnages tout le long du film dans un environnement sonore d'une beauté étourdissante.
A cela, s'ajoute la magnificence des images. Le savant dosage des couleurs, les agencements chromatiques pour les différentes scènes, pour les différents sentiments sont d'une richesse absolument incroyable.
Les images ne se bornent pas à chatouiller les pupilles par un déferlement de couleurs vives ou sombres, elles font la part belle itou à la grande tradition du ciné de combat asiatique, avec des fx de grande qualité qui rehausse "malgré" les nombreux ralentis la qualité technique et la beauté chorégraphique des combats et des danses.
Devant ce film, les yeux et les oreilles sont otages de leurs plaisirs.

Mais. parce que malheureusement il y a un mais, Yimou Zhang en favorisant une esthétique et une plastique irréprochable à oublier d'en faire autant du scénario. Comme dans Hero, les dialogues sonnent creux et sombrent même parfois dans le ridicule. Et le ridicule tue au cinéma. Pour illustrer cela, les mots qu'échangent les deux rivaux dans le combat final sont d'une platitude ignoble. C'en est même sacrilège de galvauder le fond avec une forme si belle. Quel gâchis! L'histoire en elle même est risquée avec ses rebondissements énormes, aurait pu être belle avec cette histoire d'amour impossible. Mais l'on tombe vite dans du pathos outrancier, du mélo crétin et fatigant. Pour couronner le tout, quelques scènes viennent alourdir de longueurs déplaisantes le rythme du film.
Bref, beau mais con.
Alligator
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le 26 déc. 2012

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Alligator

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