(ban) bù
Avec sa filmographie regorgeant de fresques historiques en tous genres, ce n’est guère étonnant que Zhang Yimou se soit essayé plus d’une fois au wu xia pian. Arrivant deux ans après le succès de...
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le 17 juil. 2015
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Ang Lee et Zhang Yimou ont contribué à mettre sur le devant de la scène ces films à base de légende chinoise ou d'histoire romancée en costumes. L'un avec un magnifique Tigre et Dragon, l'autre via un Hero époustouflant dans son action.
Zhang Yimou remet le couvert avec Le Secret des Poignards Volants qui, s'il fait la part belle à l'action, ménage une place non négligeable à une histoire impossible comme marquée par la malédiction. On y retrouve aussi le goût du réalisateur pour les envolées lyriques et graphiques, chaque plan revêtant les allures d'une véritable peinture ou chaque détail, chaque rayon de lumière est pensé et réfléchi pour magnifier l'ensemble. Les pinceaux de Zhang Yimou étalent avec gourmandise et faste le carmin, le mordoré le vert intense ou amande, le bleu profond, pour magnifier une nature élégiaque. Les costumes éclatants et chargés ne sont pas en reste, tout comme les intérieurs fastueux abritant par exemple une incroyable scène de danse dans une salle ceinturée de gongs.
L'intrigue et les péripéties que traversent les personnages ont tout de ces légendes orales où se cotoyent l'invraisemblable, l'épique, les héros faillibles, les exploits, les amours impossibles et les trahisons. Tout cela culmine dans un sentiment d'émerveillement constant devant tant de beauté et de souffle, comme le vent qui ne s'arrête jamais.
Il est cependant un peu dommage que Le Secret des Poignards Volants, dans son histoire d'amour, braconne quelque fois sur les plages de la romance Harlequin en cherchant le romantisme. Mais cette maladresse finit par émouvoir car elle semble être ici l'expression d'une véritable sincérité dans le propos. Et Zhang Yimou ressemble dans ces moments là à un adolescent malhabile dépassé par les sentiments exacerbés que son coeur ressent pour la première fois et qui en déborde. Mais cette partie du film ne se révèle jamais ridicule, portée par des acteurs qui font le job et une Zhang Ziyi dont le visage délicat d'une blancheur de porcelaine séduit immédiatement. Cette histoire d'amour est aussi portée par les violons veloutés et langoureux de Shigeru Umebayashi dans une composition merveilleuse.
Très beau livre d'images, aussi spectaculaire dans son action que tragique dans sa romance et ses sentiments profonds, Le Secret des Poignards Volants, tout en proposant une oeuvre superbe et de qualité, rappelle qu'au coeur des grandes batailles, il y a avant tout le coeur d'hommes qui saigne.
Behind_the_Mask, pris dans une tempête de sentiments.
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le 17 oct. 2015
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