Aha, une production Dingo Pictures, les ceusses déjà responsables du mythique Aladin (cuté par Nanarland dans son passage chanté en version allemande) et qui semblent considérer leur talent d'animateur comme une marque de fabrique à ne surtout pas changer.
Le résultat à l'écran donc d'une mochitude à tout rompre, avec une politique de l'économie qui oblige à réutiliser sans fin les mêmes boucles d'animation, quand bien même les personnages ne sont pas dans des environnements adéquats (genre l'escalade identique d'un arbre ou d'une liane). Et je ne parle pas de l'absence de mouvement de transition qui donne sans cesse l'impression que tout le monde se téléporte ou se déplace sur un tapis roulant.
Mais génie artistique oblige, on peut être radin et généreux à la fois : il suffit de blinder chaque plan d'un quelque chose qui bouge, même sans raison, pour donner un sentiment général d'agitation. Et c'est là que finit par se loger le rire nerveux. Car à peine le temps de se demander "c'était quoi ce truc ?" qu'il y a déjà quelque chose d'autre à se mettre sous la dent, dans une gouleyante fuite en avant de la nullité qui se remplace à tour de rôle. On appréciera également la volonté de ne pas trop choquer les ayant-droits du fameux seigneur de la jungle en renommant le héros Warzan... alias Lord Grosteak (!!). D'autant plus magique que tout le monde insiste bien sur le titre de noblesse.
Attention tout de même, Le Seigneur de la jungle n'est pas une folie absolue, on est plutôt dans l'amusement par l'épuisement nerveux du spectateur face à tant de basse médiocrité. Un doublage plus fou aurait nul doute apporter un plus sympa. Mais en l'état, le nanardeur de bonne composition y trouvera son compte.