Je ne remercierais jamais assez les cinéma Gaumont Pathé d'avoir permis de revoir Les Seigneurs des Anneaux au cinéma et en plus, en version longue. Je les ai déjà vu un certain nombre de fois mais c'est la première fois que je les vois au cinéma et le résultat est juste sublime. Peter Jackson a tout simplement réalisé ce qui semblait impossible à faire : adapter un univers littéraire ultra-complexe. Mais le plus fort dans tous cela, c'est qu'il parvient à respecter vraiment les livres. Bien sûr, certains passages sont supprimés ou modifiés mais dans le but de rendre les films cinématographiques.
Pour commencer cette saga, parlons du premier volet : La communauté de l'Anneau. Ce film marque le début des aventures de Frodon, le petit Hobbit qui va devoir braver tous les dangers pour détruire l'anneau unique, celui qui peut les gouverner tous. Bien souvent, ce film est le moins apprécié des fans, enfin, si on peut dire moins apprécié, disons plutôt que c'est celui qui est le moins souvent cité. Effectivement, ce premier volet possède un rythme très lent, c'est celui où les dialogues sont le plus présent. Pourtant, malgré des passages très lent, le film est une incroyable épopée. Ce film représente un pari risqué pour Peter Jackson: il est connu surtout pour les films d'horreur comme Braindead mais là, il s'attaque véritablement à un blockbuster. Énorme budget, casting conséquent, jusqu'à 7 équipes de tournage en même temps : la production du film est tout autant une épopée que les films.
Il faudrait un livre entier pour chaque film pour expliquer pourquoi ils sont tous simplement inoubliables. Passons par les étapes importantes de ce premier film : toute la première partie du film est une réussite incontestable : Jackson est parvenu à rendre 200 pages de description pénible à lire en une claque esthétique, tournée en décor naturel et mettant en avant la culture des petits Hobbits. On plonge dans le grand bain de la Comté avec des décors verdoyants, une fête, rien ne pouvait nous prévenir du danger qui gronde dans le Mordor. Cette première partie est simple, efficace, jolie et permet une entrée en matière en douceur dans l’univers de Tolkien.
Plus on avance dans le film, plus le film devient sombre. De la scène du cavalier noir à l'arrivée dans la mine de la Moria, nos héros sont constamment en danger. C'est une des grandes forces de ce premier film : Jackson est parvenu à maintenir la tension pendant plus de 3h30. Pourtant, nos héros sont nombreux mais la tâche qui incombe à la communauté, c'est-à-dire, détruire l'unique se complique très rapidement. Entre combats contre les gobelins, les orques et les tentations de ce maudit anneau, la troupe va vivre des moments difficiles. Surtout Frodon, le personnage principal, le porteur de l'anneau. C'est dans ce film qu'il prend le plus cher à mon sens. Les passages où l'anneau tente le personnage de Boromir sont magistraux notamment grâce à la performance de Sean Bean.
Le point culminant du film se trouve être le passage dans la mine de la Moria. Entre la mise en scène, la musique, les combats, l'arrivée du démon, tout est parfaitement maîtrisé par Peter Jackson qui nous offre un avant-goût des grandes batailles du deuxième et troisième film. Ce que je trouve vraiment fort dans ce film en particulier, c'est que les héros souffrent vraiment. Ils souffrent autant dans les deux suivants mais il y a un côté désespéré dans ce premier volet, comme si les personnages pensaient que la tâche serait beaucoup trop compliquée et que le chemin vers le Mordor ne les épargnerait pas.
Il y a également une prise de risque conséquente dans ce film : la disparition du personnage de Gandalf qui était le guide de toute cette troupe marque la fracture de la communauté. À partir de ce moment-là, Frodon se retrouve de plus en plus seul et surtout, il se sent menacé par les autres membres de sa troupe. Ces passages sont décisifs pour que l'ensemble du voyage de Frodon tienne sur pied. Interprété magnifiquement par Elijah Wood, les passages de solitude de Frodon sont parfaits. On sent toute la détresse et le poids que représente l'anneau autour de son cou.
C'est à la fin du film que la mythologie entourant les livres de Tolkien prend tout son sens. La fracture de la communauté en plusieurs groupes marque vraiment le début de l'épopée épique et spectaculaire que représente ces 3 films. Chaque personnage de la communauté aura le droit à son moment de gloire. Il est rare de voir un film capable de laisser autant de place à l'ensemble de ses personnages principaux. Avengers y parvient relativement bien mais dans ce film, la maîtrise est totale. D'où la longueur des films, Peter Jackson n'a rien voulu laisser au hasard, tant pis si les films sont longs, il faut rendre à cette saga sa superbe et c'est une mission parfaitement réussie.
La communauté de l'Anneau est un rite initiatique, une sorte de baptême du feu pour Peter Jackson ainsi que pour le spectateur. Les personnages sont traités à la perfection. Chacun possède vraiment une raison d'exister dans le film. Entre les passages épiques comme la mine de la Moria, les passages de joies comme la découverte de la Comté et les passages de difficulté comme le supplice de Boromir, La communauté de l'Anneau s'impose immédiatement comme un classique du cinéma, un chef d'œuvre du 7ème art, un voyage extraordinaire en Terre Du Milieu représentée par les paysages majestueux de l'ile natale de Peter Jackson : la Nouvelle-Zélande. Le pari était risqué mais le défi est réussi à 200% : ce film marque le début de la plus grande saga de tous les temps.