Aah, Le sens du devoir 4, c'était vraiment LE full level. Yuen Woo Ping consolide sa patte ultra speedée, alors en plein rush avec la toute aussi recommandée (voire plus) série des Tiger Cage, et ça se voit. Ça doit s'arrêter 10 minutes à tout casser grand maximum, dont 5 lors de la visite chez la mère de Yuen Yat Chor (petit frère Yuen), et dès la sortie de son appartement, bim, ça repart illico avec déflagrations d'Uzi et chasse à moto.
Des cascades innombrables et insensées avec notamment un saut de Yuen Shun-Yee (grand frère Yuen), ou plutôt sa doublure, dans les eaux du port, du haut d'une grue dont je n'ose imaginer la hauteur, un combat de dingue autour de chaque côté d'une ambulance lancée à pleine vitesse à faire pâlir tous ceux qui ont voulu faire la même depuis, une poursuite à motos de cinglé avec coups de barre de fer, de pioche, de pelle, de hache et un saut d'une barricade où le cascadeur se plante manifestement à l'atterrissage mais c'est pas grave, on garde la scène. Un lot copieux de chutes qui ont clairement dû faire mal, raisonnablement impossible de tout lister.
Forcément, la complexité du scénario est donc inversement proportionnelle à la dose d'action mais les personnages n'en sont pas pour autant anémiques. Yuen Yat Chor campe un sympathique ouvrier immigré, témoin gênant, victime malgré lui, accompagné de son pote accro au jeu mais ami loyal. L'inénarrable Michael Wong est entièrement à l'opposé de son personnage enfantin et cabotin du premier volet, ici sérieux et retors.
Cynthia Khan quant à elle donne tout ce qu'elle a et prend indéniablement de la carrure. Elle y est méchamment hargneuse, impliquée, et se prend de nombreux coups dont deux kicks dans la face, en gros plan s'il vous plaît, notoirement hallucinants. On voit très bien qu'elle s'est réellement pris ces deux kicks portés pour les besoins de la scène, aïe ! Sa mâchoire en prend pour son grade. Respect.
In the line of duty 4, c'est aussi une galerie de gweilos américains de haut niveau caricatural que l'on a pu qualifier de raciste, John Salvitti en tueur à moto au style de combat complètement allumé, sorte de monkey style urbain sous acide, Stephan Berwick en mode tendu du kick, Fairlie Ruth Kordick, sorte de sosie moche de Sophia Crawford (désolé...), lors d'un combat dans une cage d'ascenseur pas piqué des hannetons, et forcément, Michael Woods, le mastodonte au regard de gorille enragé, lors de ce final culte en haut d'un immeuble, contre un Donnie Yen frimeur, tous deux en Marcel histoire de montrer leurs muscles.
Et donc, In the line of duty 4, c'est aussi l'explosion de Donnie Yen en improbable agent de la CIA, avec déjà son kick retourné volant, son poing moulinette et ses attitudes de parfait frimeur. S'y ajoute une sorte de touche assexuée très typique du personnage qui ne semble pas avoir d'attirance pour qui que ce soit.
Le titre de la franchise Le sens du devoir / In the line of duty a quelque chose de propre au ciné HK puisqu'il s'agit plus que jamais de faire justice soit-même, le mieux étant de liquider l'ennemi pour avoir la paix.
Bref, un indispensable pour tout fan d'action.
Bon, même si pris plus objectivement, le côté caricatural et la dose d'action pourront se transformer en surdose chez certains spectateurs.