C'est une belle trouvaille que ce Septième Juré de Georges Lautner sorti un an avant Les Tontons Flingueurs et auxquels on ne peut trouver aucune comparaison possible tant leurs registres sont différents. Dans le rôle principal donc : Bernard Blier qui donne la réplique à Danielle Delorme, Maurice Biraud et plein d'éternels seconds rôles du cinéma français de cette époque qui font de cette intrigue une expérience passionnante. Dans ce film noir, des thématiques profondes y sont abordées, la peine de mort, la présomption d’innocence, et l’opportunisme, etc. Il y règne un suspense maintenu jusqu’à la fin quant à la révélation ou non de la vérité comparable à une atmosphère hitchcockienne. Blier est d'une froideur déconcertante à travers ce personnage avide d'honneur, incompris de tous et tenant une vision pessimiste de l'amour. Ce film est d'une justesse remarquable à commencer par son scénario ingénieux et sa mise en scène dense qui dépeint les conditions sociales de la France rurale à l'aune des années 60. Le Septième Juré est une œuvre accomplie pour Lautner qu'il considérait comme la « meilleure » de sa brillante carrière.