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Comme pour Jason et les Argonautes, j’ai du mal à saisir un intérêt autre qu’historique pour ce film. Les effets de Ray Harryhausen ont fait date dans le septième art, c’est indéniable, et aujourd’hui encore ils ont quelque chose de magique. Voir en 1958 débouler cyclopes, oiseaux géants et autres femmes miniatures à l’écran était une révolution, la source d’un émerveillement comparable à celui de découvrir les dinosaures de Jurassic Park en 1993.


Sauf que, contrairement au chef d'œuvre de Spielberg, le film de Nathan Juran est médiocre, voire mauvais, sur tous les autres aspects, si ce n’est la fantastique musique de Bernard Hermann. Si l’on fait fi du whitewashing et du personnage féminin cruche, inhérents à l’époque, on se retrouve tout de même devant une oeuvre où les personnages sont passablement idiots et interprétés de façon douteuse : Kerwin Mathews aussi plat qu’une limande dans le rôle du héros, Torin Thatcher qui en fait des caisses en sorcier et Kathryn Grant qui n’a rien à se mettre sous la dent. En sus l’intrigue est on ne peut plus simpliste et creuse dans ses thématiques.


Loin du voyage escompté dans les contes des Milles et Une Nuits, Le Septième Voyage de Sinbad s’est révélé ennuyeux. Je défends pourtant beaucoup de films reposant majoritairement sur leur effets visuels au détriment d’une profondeur de fond, mais ceux-ci ont rarement le cumul des tares précitées. Si on prend le 20.000 Lieues sous les Mers de Richard Fleischer sorti quatre ans plus tôt en élément de comparaison, on se rend vite compte du gouffre qui sépare les deux films, tous deux pourtant principalement destinés à un même public enfantin.


On retiendra donc le travail de Ray, figure légendaire du médium dont le travail ne peut décemment être mis en cause dans la médiocrité de l'œuvre finale tant il en est la seule partie qui vaille le coup d'œil.

Frakkazak
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le 20 juil. 2024

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