Narcisse
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le 23 août 2014
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Enfin.
C'est les mains tremblantes, le cœur qui palpite et la sueur au front que je me résigne enfin à consacrer ces quelques lignes au plus grand d'entre nous : Bernard-Henry Lévy. Il le mérite bien après tout, le plus brillant, le plus engagé, le plus désintéressé, le plus modeste et le plus beau de nos Filosophes avec un grand F.
C'est donc la chemise entrouverte, les chaussures bien cirées, les cheveux au vent et le téléphone greffé à la main que Nanard nous invite à le suivre dans son périple libyen, caméra au poing.
Parlons peu, parlons bien.
Le Serment de Tobrouk est un patchwork composé notamment d'archives historiques mais aussi personnelles de Nanard datant de ses précédents voyages, à mi-chemin entre un road movie boiteux et un documentaire de propagande.
Propagande certes, mais au service de quoi ? Mais de la France pardi ! Qui sommes nous donc, nous la plèbe, pour insinuer que le grand Filosophe aurait ne serait-ce que l'intention que le film le serve et le glorifie lui et lui seul ? Ce n'est en tout cas pas le générique de début et son intertitre à la "Moi, je" qui aurait pu nous mettre la puce à l'oreille...
Modestement donc, Nanard nous explique dans ce modeste carton qu'il n'avait d'autre modeste choix que d'empoigner son modeste Nikon pour retranscrire modestement son implication et son action -toutes deux modestes, il va de soi- dans le conflit libyen, tout cela au modeste nom de la France et pour, in fine, le modeste bien du peuple libyen. Le Filosophe se pose donc en représentant des intérêts de la France mais aussi et surtout de la Libye et de son peuple, opprimé.
Oui oui, vous avez bien lu : notre Nanard chéri s'est autoproclamé représentant officiel de la France auprès de la Libye. Le président ? L'ONU ? Eve Angeli ? Fuck off ! Pour preuve, nous avons droit aux appels filmés (et qui occupent un bon quart du Serment de Tobrouk) passés entre autres à notre non moins adoré Nini Sarko pour le convaincre qu'il fallait intervenir; aux commentaires, eux aussi filmés, de Nini et de son copain David Cameron qui essaient de nous faire prendre des vessies pour des lanternes; à ses invectives dans les colonnes des journaux français en faveur de la guerre... J'en passe et des meilleures.
Fort heureusement, il y en a que cela ne trompe pas : les libyens eux-mêmes.
A plusieurs reprises, notre Nanard national se voit contraint de justifier sa présence et son action auprès des opposants au régime de Kadhafi, qui naturellement ne le connaissent pas. Le Filosophe bénéficie pour cela de l'aide d'un traducteur libyen, un homme pour qui j'ai le plus profond respect. Comprendre Nanard en français, c'est déjà une véritable épreuve en soi, très douloureuse. Imaginez maintenant que l'homme devait traduire ce qu'il disait en anglais... Avez-vous déjà eu le plaisir d'échanger avec votre grand-mère maternelle dans la langue de Shakespeare ? Eh bien Nanard fait pire. Respect Monsieur, respect.
Mais malgré tous ses efforts, le traducteur finit par ne plus pouvoir suivre, notamment pendant la soupe démagogique servie à un parterre d'hommes et de femmes venus écouter la parole d'Abraha... euuuh Nanard. Le doute plane néanmoins quant à savoir si c'est le fait qu'il ne le comprenne plus ou simplement un éclair foudroyant de lucidité qui lui fait arrêter de traduire les bêtises du Filosophe...
... Non je déconne, pas de doute, c'est les deux à la fois.
En bref, on regrettera simplement l'absence de Frédéric Lopez au générique.
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Créée
le 24 févr. 2016
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