Adapté du roman américain "Plender" de Ted Lewis, Le Serpent avait toutes les cartes en main pour devenir un thriller français efficace. Hélas, entre les mains du peu confirmé Éric Barbier (Toreros), le produit final n'a pas la trempe d'un homologue ricain. Cette histoire de chantage machiavélique et d'anéantissement progressif de la vie d'un homme lambda a été certes vue et revue mais le scénario reste tout de même dans l'ensemble ici bien ficelé, notamment grâce à d'habiles rebondissements et un rythme contre toute attente soutenu.
Dommage en revanche pour cette interprétation inégale allant d'un comme d'habitude excellent Yvan Attal, ici parfait en victime torturé de toutes parts, à un Clovis Cornillac malheureusement peu crédible en bad guy calculateur en passant par un Simon Abkarian tout en nuances et un Pierre Richard d'un sérieux aussi déconcertant que bienvenu.
Le principal point noir du film reste la mise en scène extrêmement académique d'Éric Barbier, autant sobre que parfois maladroite, notamment dans les rares scènes d'action qu'il essaie de proposer. Un soupçon trop long, pas vraiment mémorable dans la forme mais néanmoins efficace, Le Serpent est une nouvelle tentative inégale mais dans l'ensemble réussie de proposer un thriller français, même lorsqu'elle n'essaie pas de sortir des sentiers battus.