Un tueur sans pitié sur les traces d'un mystérieux fugitif sous fond de vendetta et de trafics de drogue, voici les grandes lignes du nouveau film d'Eric Valette ("Maléfique", "Une affaire d'état", "La Proie"). Haute-Garonne, hiver 2015, en pleine nuit aux abords d'une exploitation viticole, un motard (Tomer Sisley) blessé et traqué par la police, abat trois hommes en état de légitime défense . Acculé, il trouve refuge dans une ferme avoisinante et prend en otage ses occupants. Ce fait divers sordide le sera encore plus quand parmi les trois victimes, la police scientifique identifiera le fils d'un baron colombien de la drogue. Le rapatriement des corps doit s'effectuer avec l'appui d'un avocat colombien, ainsi arrivent à l'aéroport de Toulouse le magistrat accompagné de Tod (Terence Yin), un tueur à gages (adepte de tortures ancestrales faisant référence au Lingchi : le supplice des mille coupures). Ce personnage impitoyable d'origine sino-germanique au regard aussi clair que glacial va être le bras vengeur du parrain sud-américain. Les autorités françaises semblent impuissantes face à ce déferlement de violence ! A partir d'un scénario plutôt convenu qui ne renouvelle pas forcément le genre, Eric Valette, déjà paré à l'exercice du polar (souvenez-vous de la "La proie" avec Dupontel) va embarquer le spectateur dans un spectacle violent. On y croise des gangsters de tous bords, un antihéros, des flics résignés, des dégénérés racistes et consanguins, la violence est omniprésente, frontale, viscérale (tortures, exécutions). Eric Valette ne nous épargne rien (parfois jusqu'à l'insoutenable), âmes sensibles s'abstenir. "Le serpent aux mille coupures" s'inscrit comme un polar rural mâtiné de western, aux références multiples, une sorte de mix entre "La horse" de Granier-Deferre et le cinéma brutal de Peckinpah dès lors qu'une horde sauvage va s'abattre sur un petit coin de terre du sud-ouest. Un film d'une noirceur extrême, aux images glaçantes et traumatisantes, le personnage de Tod restera longtemps gravé dans les mémoires.

RAF43
7
Écrit par

Créée

le 14 oct. 2017

Critique lue 1.3K fois

6 j'aime

RAF43

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

6

D'autres avis sur Le Serpent aux mille coupures

Le Serpent aux mille coupures
-Marc-
4

Les bons et les mauvais méchants

Nous savions déjà qu'il y avait les bons et les mauvais chasseurs (d'ailleurs ici, les mauvais chasseurs tuent le chien), mais nous apprenons (nous nous en doutions déjà un peu) qu'il y a aussi les...

le 12 sept. 2019

13 j'aime

Le Serpent aux mille coupures
xlr8
8

La France a-t-elle quelque chose contre les films de genre ?

Je sors du Cinexperience#58 et je me dis que décidément, je suis une bête curieuse... C'est la première fois que je vois un film de genre lors d'un Cinexperience et les réactions des spectateurs...

Par

le 9 mars 2017

13 j'aime

15

Le Serpent aux mille coupures
RAF43
7

"La mort est dans le pré !"

Un tueur sans pitié sur les traces d'un mystérieux fugitif sous fond de vendetta et de trafics de drogue, voici les grandes lignes du nouveau film d'Eric Valette ("Maléfique", "Une affaire d'état",...

le 14 oct. 2017

6 j'aime

Du même critique

47 Meters Down
RAF43
1

"Dans l’océan, personne ne vous entendra crier, de toute façon on s’en fout !!"

Il était une fois deux Américaines, Lisa et Kate, frangines et siamoises, deux têtes pour un cerveau qui s'ennuyaient fermes durant leur séjour au Mexique (c'est bien connu, quand on a vingt piges,...

le 1 oct. 2017

18 j'aime

3

Golem : Le Tueur de Londres
RAF43
8

"La rumeur qui tue !"

Juan Carlos Medina, réalisateur américain d'origine ibérique, s'était fait connaître, en 2012 avec son troublant "Insensibles" et sa horde d'enfants indifférents à la douleur dans une Espagne...

le 24 janv. 2018

15 j'aime

3

Light of My Life
RAF43
8

"La Fille de l'Homme !"

Dans un futur indéterminé, la population féminine a été éradiquée en quasi-totalité par une épidémie (décidément, c’est la mode en ce moment). Un père (Casey Affleck) tâche de protéger Rag (la...

le 3 août 2020

14 j'aime

4