Le Silence de Lorna par Yeahmister

Je réagis à la critique enthousiaste de Gérard_Rocher… http://www.senscritique.com/film/Le_Silence_de_Lorna/critique/22704955
J'ai du mal à me sentir en phase avec ta description du film (tu racontes presque toute l'histoire d'ailleurs, à quoi bon !). Que le film sonne juste et réaliste n'est pas suffisant pour céder aux sirènes du misérabilisme dont sont victimes ces gens qui aspirent à une vie meilleure. Du début à la fin, on colle à Lorna —et cela devient un gimmick agaçant car depuis “Rosetta”, le cinéma a changé et les spectateurs aussi— et on subit, sans temps mort, son quotidien sordide pour un avenir sordide. Tu écartes bizarrement le thème principal du film qui lui vaut son titre, la façon dont nous spectateurs imaginons la disparition de Claudy après la seule scène de joie du film. Je ne veux pas partager le misérabilisme des frères Dardenne censé nous émouvoir quand au sort qui attend ces victimes collatérales de régimes corrompus et incapables d'offrir un avenir, ces incompétents qui poussent ces pauvres gens à quitter leur terre natale pour tomber entre les mains de mafias peu scrupuleuses. Non par indifférence, mais parce que je refuse le chantage émotionnel des belges qui n'appuie même pas là ou ça fait mal mais se contente de faire un état des lieux sordide, bien incapable d'aller au delà que d'éveiller les consciences. La situation n'aura pas changé dans 10 ans. Le cinéma des Dardenne est inefficace. Par-contre, j'ai été bouleversé par le destin de Claudy (se retrouver brutalement à la morgue) car il est bien impactant de la part des belges de n'avoir absolument rien montré. Et c'est là que le spectateur, à travers Lorna imagine le pire, d'autant qu'elle se sent forcément complice et paradoxalement, elle était prête à se faire tabasser par lui pour obtenir un divorce. Le sordide n'a aucune limite.