Docteur Folamour
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Pensant sans doute bien faire, ma professeur d'anglais de troisième avait trouvé intéressant de nous emmener voir (en V.O. évidemment) le thriller américain qui venait de sortir en salles et dont tout le monde causait à l'époque. Un thriller, ça allait plaire à des ados, n'est-ce pas ? Et puis, dans la mesure où les critiques étaient globalement excellentes...
Bon, accessoirement, le film était interdit aux moins de 16 ans. Et mes camarades et moi avions quatorze, quinze ans.
Un détail ? Ben non. En tout cas, pas pour moi. Marqué par le visionnage de ce film terriblement anxiogène, et assorti de quelques scènes un peu gores sur les bords, je ne suis toujours pas sûr aujourd'hui d'être capable de m'y confronter à nouveau, bien que mes quatorze soient hélas loin derrière moi.
Néanmoins, je garde un bon souvenir de ce film. Peut-être parce que j'ai ensuite lu le roman de Thomas Harris, que j'ai beaucoup aimé, et qui m'a sans doute aidé à mieux accepter certaines scènes (notamment certaines que j'ai regardées derrière le dossier du fauteuil placé devant moi). Ensuite, bien sûr, parce qu'il est bien ficelé, efficace, prenant dès les premières images. Et puis parce que la confrontation entre Jodie Foster et Anthony Hopkins mérite d'être aussi mythique qu'on le penser aujourd'hui. Hopkins, en particulier, a inscrit pour toujours son personnage d'Hannibal Lecter dans l'Histoire des grands méchants tordus du cinéma. Ses apparitions sont glaçantes et fascinantes à la fois, et je ne parle pas de sa scène d'évasion (brrr)...
Bref, ce film, tout comme le roman dont il est adapté, est un jalon majeur dans l'histoire du thriller américain. Au passage, je conseillerai encore plus la lecture du roman Dragon Rouge, beaucoup plus fort à mon avis, bien qu'il soit moins connu (en dépit des deux adaptations dont il a fait l'objet, un sous son titre - que je n'ai pas vu - et l'autre sous le titre Le Sixième Sens - rien à voir avec le chef d’œuvre de Shyamalan).
Un jour de grand courage, un jour où il fera grand soleil dehors, j'y retournerai peut-être. Histoire de voir si l'ado de quatorze ans tremble encore en moi, ou s'il a fini par s'endurcir un peu...
Créée
le 6 août 2019
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