Encore un film d'ado que j'avais adoré lorsque je l'ai vu en salles en 1975, je l'ai revu en VHS et aujourd'hui encore, malgré les années et mon sens critique plus aiguisé, je lui garde une certaine affection due sans doute à la nostalgie d'une époque insouciante où je voyais beaucoup de films et à l'émerveillement procuré.
En fin de compte, je trouve que ce film n'a que peu de défauts, même les effets spéciaux réalisés par Derek Meddings (magicien anglais des Fx sur les séries TV de Gerry Anderson comme Thunderbirds et Cosmos 1999) font le job, malgré le fait qu'ils ne fassent pas toujours illusion, surtout sur les ptérodactyles, très difficiles à animer. La technologie de l'animatronique n'était certes pas aussi développée, il faudra que Stan Winston la perfectionne dès le début des années 80.
Ce qui compte dans ce film, c'est l'aspect merveilleux à la Jules Verne, par l'imagerie développée qui donne un cachet très dépaysant et même effrayant grâce à toutes ces grosses bestioles, le film relançait 18 ans avant Spielberg la mode des films de dinosaures qui avait été en vogue dans les années 50, notamment dans l'Oasis des tempêtes et le Monde perdu d'Irwin Allen, d'après le roman de Conan Doyle. Et d'ailleurs, le scénario est adaptée d'une nouvelle d'Edgar Rice Burroughs qui ressemble furieusement au récit de Conan Doyle (un continent mystérieux, Caprona, isolé du monde derrière une barrière de glaciers et réchauffé par un volcan, où la nature et la vie ont évolué en fonction de cet environnement).
Alors il y aura toujours des gens qui se moqueront de ce genre de films et de ses Fx qui pourtant ne sont pas si mal pour 1975, bien mieux en tout cas que ceux de l'Oasis des tempêtes où l'on voit des dinosaures grossièrement animés par des baudruches, ici même si certains sont en plastique, c'est quand même plus réussi. Moi j'aime bien ces films au ton merveilleux, qui ne visent que le divertissement et qui me rappellent l'enfance, je suis un grand enfant. De plus, il y a un effet de surprise intéressant, car le film commence comme un banal film de guerre de 14-18, où un groupe de rescapés anglais s'empare du sous-marin allemand qui vient de couler leur navire ; ils doivent s'associer tant bien que mal lorsqu'ils découvrent Caprona, mais ça bascule ensuite dans le film fantastique dès l'apparition du premier dinosaure qui surprend car on ne s'y attend pas.
Kevin Connor est devenu le spécialiste anglais des aventures fantastiques, ce Sixième continent a tellement cartonné à l'époque, qu'en 1977, il réalise une fausse suite le Continent oublié où une équipe est partie à la recherche de Bowen Tyler incarné par le brave Doug McClure qui reprend son rôle (ex-héros de la série le Virginien). Connor l'emploiera aussi pour un autre film d'exploration fantastique, Centre Terre, 7ème continent auprès de Peter Cushing et de l'aguichante Caroline Munro. Voila donc un film tout à fait recommandable par son originalité qui s'inscrit parmi les perles du cinéma bis anglais, et qui a ensuite été très souvent copiée par de multiples TV-films de série Z.

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le 20 juin 2020

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Ugly

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