Le Pays des temps perdus

Rien à voir avec le film d'Haneke, bien sûr. (^^)

Petite série B plaisante qui vécut de beaux jours dans mon magnétoscope quand j'étais môme - fantasme devenant réalité pour le gamin passionné de dinos que j'étais.

Débordant de naïveté, efficace sans être transcendant dans la réalisation, et bien poilant par moment, le film brasse plutôt bien, avec ses petits moyens, aventures nautiques à la Jules Verne, exotisme coloré à la King Kong, le tout tressé autours de quelques idées bien vues pour former une allégorie étrange - et parfois farfelue ! - sur l'évolution, dans un contexte de guerre mondiale très pulp, témoignant aussi - volontairement ou pas - d'une certaine image du monde. Un monde où les mâles ricains se marrent dès qu'une rixe éclate, sont hilares quand un homme parle étranger et le frappent quand ils ne le comprennent pas... Doug McClure, mâchoire en angle droit et greluche au bras, traverse le film avec un joyeux héroïsme bourrin bien dans le ton.

Mais par dessus tout, c'est cette imagerie préhistorique délicieusement tirée de la fresque de Zallinger (véritable fenêtre sur les Temps Perdus par laquelle j'aimais à m'évader tout petit, vers ces paysages aux couleurs d'une autre ère) qui me fait, aujourd'hui encore, me régaler, un peu coupable, devant cette madeleine bon marché mais dont le parfum adorablement désuet lui confère un charme qui gonflera toujours mon indulgence.