• Ce film télescope deux couples, l'un en mal d'enfant avec une situation aisée (ils sont avocats : le mari est avocat pénaliste et sa femme Anna est spécialisée dans le droit immobilier) et le second couple fait parti de la communauté gitane dont le mari a commis une grave infraction et se retrouvera à être défendu par Julien (Benjamin Lavernhe). Il va se passer l'impensable : le couple de gitans croulant sous les dettes et attendant leur sixième enfant veut absolument leur vendre ce sixième enfant non désiré. La famille gitane d'une pauvreté absolue et croyante est loin d’être aussi stupide que nous le pensons malgré leur peu d’éducation et de culture tandis que le couple bourgeois n’est pas cantonné dans ce positionnement inaccessible et ce côté nanti de riches enfermés dans leur cage dorée souvent dépeints de cette manière dans le cinéma social.
  • Adapté du roman "Pleurer des rivières" d'Alain Jaspard, "Le sixième enfant" confronte le désir de maternité face à la morale et à la loi, en nous proposant un choc cinématographique : penser que tout peut se monnayer à n'importe quel prix. Ce dilemme est très bien retranscrit à l'écran. Ce premier long-métrage de Léopold Legrand surfe habilement via sa caméra entre ses deux familles déchirées et déchirantes. Nous sommes en empathie totale avec Anna (Sara Giraudeau) prête à tout pour avoir cet enfant tant désiré après maintes tentatives et demandes d'adoption se finissant toujours par un non ferme et définitif la consumant à petit feu.
  • Nous nous identifions tout de suite aux 4 personnages et nous nous attachons de suite à ces deux couples jouant tous à la perfection. Ce film nous fait réellement réfléchir aux enjeux de ce véritable chantage pécunier mais également émotif. Il nous confronte à la problématique suivante : Comment agirions-nous dans une telle situation ? Sans jugement, "le sixième enfant" nous fait basculer progressivement dans un thriller teinté de touches de polars. Malgré son enjeu dramatique, il ne manque pas de nous livrer quelques scènes humoristiques avec les répliques échangées lors de la rencontre entre ces deux couples. Le script nous révèle petit à petit avec intelligence les raisons poussant ce couple à adopter ce choix.
  • Le suspense est très bien amorcé durant tout ce long-métrage en raison de notre peur constante pour chacun des protagonistes et nous sommes scotchés par cette fin malgré tout attendue. Léonard Legrand maîtrise à la perfection ce sujet et son premier film est maîtrisé de bout en bout. Sa direction artistique et son rendu cinématographique sont très appliqués et sont bien loin de ressembler à l'imagerie classique caricaturale que nous pouvons avoir sur les Gitans. L'événement final va abattre ses cartes nous donnant un twist concluant. A voir absolument!!!
Lili-Jae
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le 6 nov. 2023

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Lili-Jae

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