Je crois que j'avais vu ce film en salles à sa sortie, puis je l'avais revu en VHS ensuite, et déjà à l'époque, il était difficile de comprendre quelque chose à ce thriller de politique-fiction un peu mou. Revu hier soir après toutes ces années, j'avoue que je l'ai un peu mieux cerné mais je n'ai guère varié dans mon ressenti, c'est toujours excessivement brouillon. Il s'agit d'un film d'action méconnu et assez décevant, malgré de bonnes intentions, il est très ancré dans les années 80, dans un contexte géopolitique d'après guerre froide de la fin des années 70 et du début des 80, où la tension entre les Américains et les Soviétiques était encore réduite à une sorte de bras de fer.
Le scénario part d'une bonne base mais semble mal développé, en brassant plusieurs actions entre chantage à la guerre mondiale et magouilles politiciennes, le réalisateur James Glickenhaus, qui venait de se faire connaître avec le Droit de tuer (the Exterminator), film controversé et violent sur l'autodéfense, enchaîne des séquences qui n'ont pas tellement de lien ou qui ne servent à rien et qui ne font pas avancer l'intrigue.
Glickenhaus enchaîne aussi les lieux géographiques avec l'heure précise pour imiter les anciens films d'espionnage, et offre quelques scènes d'action réussies comme cette poursuite en ski très bondienne en Autriche ou cette poursuite en voiture dans Berlin, mais tout ceci reste anecdotique et se dilue au sein d'une intrigue bordélique, c'est dommage. Son casting est homogène, on y retrouve la belle gueule de Ken Wahl en vedette, il s'était fait connaître dans les Seigneurs en 1979, film sympa sur les bandes de jeunes délinquants, puis venait de tourner avec Paul Newman dans le Policeman ; ici, il trouve un rôle intéressant mais il n'est pas assez valorisé. Il allait ensuite s'embarquer dans la série Un flic dans la mafia.
Parmi le reste du cast, Alberta Watson se défend, de même que William Prince dans le rôle du président US, et aussi Steve James en actioner de choc, mais l'apparition minimaliste de Klaus Kinski fait sourire, il s'agit d'une "special appearance" de 3 mn où il n'a qu'une seule réplique, ça ne suffit même pas à donner du crédit à ce film.
Il est très curieux qu'un groupe comme Tangerine Dream ait composé la musique de ce thriller, en tout cas, cette BO au synthé aux reliefs envoûtants donne vraiment du corps à ce Soldat qui s'englue dans la confusion et qui avec son petit air de DTV, se réduit à une série B laborieuse, heureusement c'est pas aussi foireux que la plupart des DTV qui sortent de nos jours, et c'est ça que je regrette, parce qu'il y a trop de bonnes scènes diluées dans un film bancal.