Le restaurateur Denis Farrand, pas tout à fait retiré du banditisme, retrouve son ancien camarades d'aventures, l'américain Jim Beckley avec lequel il monte le casse d'une banque. L'impassibilité et le sens de la formule pour l'un, la séduction et les biscotos pour l'autre, le duo Jean Gabin- Robert Stack est contrasté mais est-il vraiment complémentaire?
L'ensemble des personnages relève des stéréotypes du cinéma policier de l'époque, tel qu'on pouvait l'attendre d'un réalisateur impersonnel comme Delannoy et des dialogues "fabriqués" d'un Alphonse Boudard. Le manque d'authenticité des personnages est criant et introduit autant de clichés que de complaisances scénaristiques, sinon d'invraisemblances.
C'est dans l'action que le film puise le peu d'intérêt qu'on lui porte, l'intrigue du braquage se prêtant bien au suspens.
La banque dévalisée,
il reste une demi-heure à Delannoy pour nous convaincre que le crime ne paie pas et pour raconter les incidents contingents qui causeront la perte des gangsters.
Un Jacques Becker ou le Jules Dassin de "Rififi à Paname" aurait sans doute su assortir l'échec d'une noirceur ou d'une dimension tragique confinant à la malédiction. Delannoy, sans style ni idées, ne va pas au-delà de l'anecdotisme et d'un cinéma de têtes d'affiche.