The Last Ride.
Biberonné aux plus illustres noms du grand banditisme durant son enfance à Chicago, où le monde des braqueurs sera partie intégrante de son environnement, le cinéaste Michael Mann attendra cependant...
Par
le 7 juin 2016
31 j'aime
2
Biberonné aux plus illustres noms du grand banditisme durant son enfance à Chicago, où le monde des braqueurs sera partie intégrante de son environnement, le cinéaste Michael Mann attendra cependant le succès de son téléfilm Jericho Mile pour porter à l'écran cet univers si familier, à l'occasion de son premier long-métrage pour le cinéma, Thief.
Présenté au festival de Cannes en 1981, Thief est l'adaptation du roman The Home Invaders rédigé par Frank Hohimer, nom d'emprunt de John Seybold, voleur de bijoux décédé en 2005. Des origines qui traduisent parfaitement la volonté du film, de coller au plus près de la réalité, de suinter l'authenticité par tous les pores. Une recherche du "vrai" que l'on retrouve même dans le casting, composé de véritables figures du milieu dont certaines restent encore activement recherchées par le FBI.
Mais loin de n'être qu'un simple film de braqueurs comme il en existe tant d'autres, Thief est surtout une quête extrêmement touchante, celle d'un homme tentant d'accéder à une vie simple, à une existence paisible, aux côtés d'une femme elle aussi abîmée par la vie et fatiguée de courir. Une histoire d'amour émouvante et qui sonne toujours juste, magnifiée par le couple James Caan / Tuesday Weld, parfait de bout en bout.
Encore imprégné de la désillusion des années 70, Thief conserve toute la crasse et le désenchantement de cette décennie, mais tente surtout d'aller vers autre chose, de donner naissance à quelque chose de nouveau. Par le biais d'une mise en scène atmosphérique tout simplement bluffante, d'une photographie remarquable signée Donald Thorin et l'emploi d'une bande-son envoûtante composée par Tangerine Dream (qui sera nommé pour un Razzie Award, allez comprendre), Michael Mann pose les bases de ce que sera le cinéma des années 80, travail qui sera poussé à son paroxysme par le Blade Runner de Ridley Scott et The Hunger de son frère Tony, et bien entendu par Mann lui-même pour les besoins de son maudit The Keep.
Résumant déjà les futures thématiques de la filmographie de Michael Mann tout en propulsant le cinéma vers d'autres horizons par l'intermédiaire d'une fusion presque organique et jouissive entre le son et l'image, Thief est plus qu'un polar, c'est une ultime razzia proprement bouleversante. Une virée nocturne hypnotique et amère où la violence, paroxystique à en crever, scellera irrémédiablement les destins de ceux et celles ayant voulu jouer.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Gand-Alf and Emma Peel's Excellent Bluraythèque., Eh ! Mais c'est pas machin ?, Petites séances avec ma blonde pas vraiment blonde., Michael Mann. et Les meilleurs films de Michael Mann
Créée
le 7 juin 2016
Critique lue 1.3K fois
31 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Le Solitaire
Biberonné aux plus illustres noms du grand banditisme durant son enfance à Chicago, où le monde des braqueurs sera partie intégrante de son environnement, le cinéaste Michael Mann attendra cependant...
Par
le 7 juin 2016
31 j'aime
2
À Chicago, Frank, ex taulard et bandit de haut vol, pactise avec un caïd sans foi ni loi, dans l'espoir de réaliser son rêve, fonder une famille. Le Solitaire (Thief) est un thriller américain...
le 3 juil. 2020
15 j'aime
3
Premier film de Michael Mann, précédemment connu en tant que producteur, scénariste ou encore réalisateur de films publicitaires, on retrouve déjà dans Le solitaire ce qui fera la réussite du...
Par
le 21 mars 2015
13 j'aime
1
Du même critique
On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...
Par
le 27 oct. 2013
269 j'aime
36
Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...
Par
le 16 nov. 2014
250 j'aime
14
Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...
Par
le 17 mai 2015
212 j'aime
20