Le Sommeil d'or par ArthurPorto
La critique de Sasory, me paraît assez juste. Je laisse ici plutôt une brève impression.
J'ai trouvé ce film-documentaire très émouvant. A travers une histoire de disparition-de-films, ou plutôt d'effacement de la mémoire cinématographique d'une période de la vie d'un peuple, le jeune Davy Chou montre bien une face du totalitarisme. Ce n'est pas un film pour dénoncer, c'est un film pour rendre la parole et donner à penser. Les protagonistes, c'est à dire les cinéastes ou artistes qui ont survécu à la tourmente du Cambodge des années soixante et soixante-dix, nous parlent de l'intime de la violence politique, de la souffrance, de l'expropriation de leur art.
Le choix du réalisateur est très pensé, et son parti pris dans le choix de conduire son enquête m'a semblé très pertinente. On pourrait attendre parfois une facture moins classique dans le récit même s'il faut noter l'inventivité des acteurs-témoins. L'épilogue et notamment les dernières images, la projection de quelques séquences des films trouvés sur un mur-écran en brique, m'a semblé très créative, rendant bien ce qui reste de cette période des fragments et des murs des anciennes salles de cinéma.
Sorti en DVD avec quelques bonus, qui viennent en quelque sorte compléter la démarche de ce jeune réalisateur, qui nous dit aussi quelque chose d'important dans son documentaire, l’exil intérieur et l'interrogation sur la transmission.