Le souffle coupé (A Mouthful of Air), aborde avec sincérité la complexité de la santé mentale, notamment la dépression post-partum. Dès le début, le film confronte le spectateur à la tentative de suicide de Julie Davis, une auteure de livres pour enfants. Cet événement sert de point de départ à une exploration des luttes internes de Julie, mêlant dépression post-partum et traumatismes sous-jacents.
Le film s'inscrit dans la tradition du cinéma indépendant américain, et on y retrouve tous les poncifs du genre, avec ses rythmes lents et ses flashbacks suspendus dans le temps. La narration, bien qu'un peu fragmentée, reste heureusement assez classique dans son ensemble.
Mais on retrouve aussi avec grand plaisir des plans stables et magnifiquement composés qui offrent une esthétique douce et réconfortante, contrastant merveilleusement avec les silences lourds et les sourires fatigués des personnages.
L'un des aspects majeurs du film est sa volonté d'aborder des sujets graves tout en évitant le sensationnalisme, offrant ainsi une perspective nuancée.
Le film embrasse la complexité de la santé mentale sans jamais chercher à apporter des réponses ou des justifications, laissant au spectateur la liberté de ses propres interprétations.
Cependant, cette approche délibérément floue, qui n'apporte ni origine ni piste bien balisée de réflexion, peut laisser certains sur leur faim, notamment ceux qui préfèrent des récits plus explicites (peut être avec une voix off omniprésente et omnipotente😉)
En somme, A Mouthful of Air est un film que j'ai trouvé sincère et touchant et qui explore avec délicatesse les méandres de la dépression. Bien que le film manque d'originalité dans sa réalisation, il aborde des sujets durs avec une sensibilité qui mérite d'être reconnue.