Tout d'abord, ce n'est pas un western, terme souvent galvaudé et désignant la conquête de l'Ouest (Le Robert) et plus précisément l'expropriation mercantile et malhonnête des terres indiennes (Larousse) par des négociants peu scrupuleux...
C'est tout bêtement ici un film de cow-boys dont le titre ( non traduit de l'original "Comes a Horseman") n'était déjà pas de nature à ameuter les candidats de 1978 à la projection en salles...
J'ai vu comme tant d'autres ce film "à l'aveugle", qui débute par un générique aussi mou, banal, que sa musique d'accompagnement... Sombre présage et non alerte de tempête...
On attend ensuite bêtement qu'il y ait un début de commencement d'action...
Déception : Jane Fonda tient un rôle bizarre, qui sort de sa faconde habituelle... On dirait presque qu'à 41 ans, elle s'ennuie dans cette aventure... A des lieues de rôles bien plus marquants pour elle...
L'histoire monotone de la première demi-heure s'enlise dans l'histoire d'un propriétaire de ranch qui s'entête à convoiter des terrains dont un richissime chercheur de pétrole va le déposséder lui-même...
Le souffle de cette tempête n'en aura pas créé sous le crâne de Dennis Lynton Clark dont personne ne se souvient et qui a écrit ce scénario peu enthousiasmant...
Même la tempête, tournée vraisemblablement "en nuit américaine", et ses averses, ne convainc pas...
Tout ça est sordide et bien peu convaincant : on n'accroche pas et on n'a aucune empathie pour ces personnages détestables...
Pire : en écoutant la traduction en version française par Bernard Tiphaine d'un des trois héros, James Caan, on se demande s'il ne sort pas d'une cure de sommeil, ou d'hibernation, ou s'il a compris le rôle assigné au héros qu'il double... En un mot, la version française n'avantage sûrement pas l'originale... Encore que la musique intervenant à tout propos comme pour gagner du temps, n'est guère excitante non plus... On est loin d'Ennio Morricone même s'il y a de l'harmonica en veux-tu en voilà...
Le réalisateur et producteur Alan J.Pakula (1928-1998) entamait ici un virage dans ses habitudes de tournage, et s'était fait éreinter par la critique à la sortie du film... Le public français a lui aussi boudé cette œuvre : 115 677 spectateurs, c'est consternant pour un film avec à l'affiche la belle Jane Fonda...
Le seul a émerger d'un casting bien fade est Jason Robards, mais dont le rôle eut mérité d'être plus étoffé sous son angle dramatique...
La seule bonne chose de ce récit sera la qualité des images superbes de beaucoup de plans très réussis, et trahissant la maturité de son réalisateur . De respecter aussi la vérité sur les dangers du dur métier de "gardien de vaches" alors qu'on est souvent plus habitués à voir les cow-boys s'entretuer dans un saloon mal fréquenté...
Ce film manque vraiment de souffle, hélas !
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Arte le 19.05.2024-02.06.2024-