Légèrement tiré par les cheveux cette histoire fantastique sortie du tiroir "le gars qui ne sait pas encore qu'il est mort". Le film est mené avec un très grand sérieux, tout en suggestion et en contemplation mais nous emmène dans une caricature de ses propos pour en fin de compte flirter avec un statut de nanar, à la fois torpillé et immanquablement sauvé par sa distribution en la personne de la plus que photogénique Jenny Agutter alors âgée de 29 ans.
Le pilote miraculé, rescapé d'un crash meurtrier vient se recueillir sur le lieu de l'accident et une, enfin, la mystérieuse inconnue vient lui signifier qu'il faut parler et s'entraider tout en lui laissant son contact. Là, on peut lire entre les lignes que "le gars est mort": Non seulement il ne se libère pas tout de suite pour avoir cette conversation mais encore, il ne propose même pas un petit café pour faire connaissance et en plus, il fait mine de "mais foutez-moi la paix", de "non merci, je ne suis pas intéressé". Il a donc face à lui la personne dont le portrait a accompagné tout le générique d'entrée et une bonne partie du début dans un pur soucis de magnificence esthétique bien mérité mais il n'a pas l'air d'y songer. Réticent voire méfiant, il accepte de la revoir. Par là, un biais nanardesque puisqu'il va rester pisse-froid jusqu'au trépas en appelant son adjointe par son nom de famille même si l'aventure les rapproche.
On n'a effectivement pas du tout le parti-pris et aucun symptôme d'une romance bien qu'ayant mis en place tous les ingrédients qui y prêtent.
On ne sait pas trop pourquoi le photographe part dans un délire "petite fille" et se jette sous un train juste après que son collègue tombe de sa barque et se noie bêtement, puis la copine du photographe passe sa main à la rogneuse (?) Pas d’enquête ou de lien explicite, c'est juste le début des années 80s et à défaut d'avoir de suggestion érotique on a mis un peu de frisson en bonus gratuit...
Mais le sommet nanardesque est atteint quand on découvre le vrai coupable, ses motifs, ses moyens, sa pose, son franc-parler et sa fin... Avouons que les personnages n'ont aucune profondeur et n'ont pas été pensés au-delà de l'action qu'ils mènent et de l'esthétique qu'ils dégagent. Film totalement dispensable mais qui garde de beaux souvenirs d'une des plus belles actrices du XXème siècle.