Pentes glorieuses
Dans Suzanne, Katell Quillévéré travaillait déjà la question des ellipses en retraçant le parcours de deux sœurs sur une vie constellée de drames et d’occasions manquée. Le temps d’aimer reprend le...
le 1 déc. 2023
20 j'aime
Voir le film
François et Madeleine n'étaient pas de ceux qui étaient destinés à se rencontrer. Madeleine, enceinte d'un soldat allemand à la libération en 1944, a fait partie de celles dont on a rasé le crâne en signe de représailles. Quelques années plus tard, on la retrouve femme seule avec son petit Daniel, serveuse dans un restaurant de Dinard. François, étudiant en archéologie et fils d'une famille de la bourgeoisie industrielle de Lille, la rencontre sur la plage dans des circonstances un peu étranges : il sauve le petit Daniel qui court se jeter dans les vagues en voulant échapper à sa mère. François ne semble pas indifférent à Madeleine, et réciproquement. Le mariage ne tardera pas. Mais François est-il vraiment le mari qu'il fallait à Madeleine ? Au fond, que sait-elle de lui ? Et que sait-il d'elle ? C'est en venant vivre à Châteauroux, là où une base américaine de l'OTAN est alors installée, que François et Madeleine - par leur rencontre avec le bouillonnant et sensuel Jimmy - vont se révéler à eux-mêmes. Malgré cet épisode déstabilisant, le couple donnera l'impression de tenir et aura même une fille. On les verra beaucoup plus tard à Paris quand François sera devenu professeur. Sera-t-il alors vraiment parvenu à ne plus être celui auquel il a voulu échapper en épousant Madeleine ?
Le récit, qui suit un couple sur une quinzaine d'années et entremêle deux destins, réussit assez bien, malgré quelques maladresses, à rendre compte d'une époque où la société condamnait le fait d'être fille-mère ainsi que l'homosexualité. Au-delà d'interrogations sur le couple homme-femme et sa durée, sur le poids des origines, la question centrale que nous soumet la réalisatrice Ketell Quillévéré est à mon sens celle-ci : que peut-il se passer quand on veut s'affranchir de ses désirs.
Vincent Lacoste et Anaïs Demoustier ne déméritent pas, mais leur fallait-il toutes les louanges que j'ai pu lire ici où là.
Créée
le 4 déc. 2023
Critique lue 56 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Le Temps d’aimer
Dans Suzanne, Katell Quillévéré travaillait déjà la question des ellipses en retraçant le parcours de deux sœurs sur une vie constellée de drames et d’occasions manquée. Le temps d’aimer reprend le...
le 1 déc. 2023
20 j'aime
Réalisatrice et scénariste, adepte de romances dramatiques, Katell Quillévéré signe avec ce film son quatrième long-métrage, après les renommés Un poison Violent, Suzanne et Réparer les Vivants.Dans...
Par
le 2 déc. 2023
12 j'aime
5
Saga historique s'étendant de 1945 aux années 1980, Le temps d'aimer parle d'une histoire d'amour singulière. Un pacte entre Madeleine, jeune mère d'un fils qu'elle a eu avec un Allemand pendant la...
le 11 nov. 2023
5 j'aime
Du même critique
La presse écrite semble enthousiaste. J'avais vu "a touch of sin" du même metteur en scène et en avait beaucoup apprécié le ton et le style. Peut-être attendais-je trop de "au-delà des montagnes" ...
Par
le 30 déc. 2015
4 j'aime
Un nouveau film très intéressant d'E. Riklis. Certes, le scénario ne semble pas totalement crédible mais le film donne à voir, par petites touches, le quotidien des Arabes citoyens d'Israël dans les...
Par
le 16 févr. 2015
4 j'aime
Wong Kar-Waï nous offre un court long-métrage ou un long court-métrage - moins d'une heure - au charme indéniable. Le scénario tient en peu de choses. Le timide - et probablement vierge - Zhiang se...
Par
le 31 janv. 2024
3 j'aime