L'aventure qui fait bailler
Si Emmanuelle Devos joue (pas trop mal) la fille qui doute, un peu borderline et qui décide de s’offrir une aventure sans trop savoir pourquoi, à côté d’elle, Gabriel Byrne ferait presque figure d’erreur de casting, interprétant un vieux beau un peu coincé qui ne dégage rien de bien particulier, n’exprime rien, et qui ressemble plus à une figure de cire qu’a un amant d’un jour. La relation entre les deux fonctionne mal à l’écran, et leur histoire manque cruellement de sensualité, de charme et d’émotion. On ne ressent rien. On reste spectateur alors que l’on voudrait ressentir la passion, s’identifier à l’un ou à l’autre comme c’était le cas dans le film de Claire Denis qui, lui, nous emportait littéralement.
Les dialogues sonnent souvent faux, comme dans cette séquence sensée être drôle et qui tombe complètement à plat, au moment de la sortie de l’église juste après l'enterrement, qaund Alix tombe sur un ami de l’amant un peu envahissant qui ne lâche pas alors qu'elle n'a qu'une envie : se retrouver seul à seul avec son amant.
Seul moment vraiment divertissant du film, cette scène qui marque les retrouvailles tumultueuses entre Alix et sa sœur montre que Bonnell a le sens du burlesque et qu’il avait peut-être quelque chose à gratter de ce côté-là. Pour le reste on s’ennuie beaucoup dans ce film répétitif et bien trop long. Mais Bonnell est un jeune réalisateur talentueux, et nul doute que ce film n’était qu’un petit accident.