Au delà du complétisme puisque j'ai vu la plupart des films de Michael Haneke réalisés pour le cinéma désormais (il ne me reste que Funny Games U.S.), ça fait un moment que j'ai Le temps du loup dans un coin de ma tête car je savais qu'il s'agissait des débuts au cinéma d'Anaïs Demoustier qui est une actrice dont j'apprécie beaucoup le travail.
Le temps du loup est un film d'anticipation dans un monde post-apocalyptique très différent de ce qu'on a l'habitude de voir. C'est une façon plus crue de traiter le sujet avec des humains qui s'entre-déchirent dans un monde assez réaliste et sombre.
En effet il fait souvent nuit tout le long du film et Haneke choisit de ne pas donner explicitement les raisons de cet effondrement de la société qui a visiblement eu lieu, ni de donner précisément quelle est l'issue pour les personnages (un train ou une voiture, vers où, pour quoi faire ?). Dans tout ce mystère ambiant, c'est la façon dont les personnages vont faire face à cette situation inconfortable qu'il veut montrer. On voit comment ils survivent et leurs conflits quotidiens.
Ce qui m'a plu dans ce film c'est que ce sujet est bien traité avec un formalisme moins rigide que les premiers films de Haneke. La caméra bouge, le montage est toujours précis mais il n'y a pas ce sentiment de malaise qu'on ressent dans le début de sa filmographie. Elle est attachante, cette petite famille qu'on suit dont la mère est jouée par Isabelle Huppert et on croit à ce qu'ils vivent dans ce paysage de campagne paumée.