Le joyau de la couronne

Voilà, pour ma 300ème critique, je me fais un cadeau. Deux Fritz Lang pour le prix d'un.
Le Tigre du Bengale et le Tombeau Hindou.
C'est un rêve de Lang. Le scénario avait été écrit dans les années 20 ou 30 par sa femme de l'époque, Thea Von Harbou. Mais Lang avait dû partir d'abord en France, puis aux USA, et le projet avait été confié à un autre.
Fin des années 50. Lang revient en Allemagne (en RFA pour être plus précis) et se fait plaisir.
Et ce plaisir se sent dans chaque image, dans chaque plan. Le résultat est tout simplement époustouflant ! Lang nous offre un joyau comme il y en a très peu.

Ce film, c'est vraiment la preuve qu'un réalisateur de génie suffit à faire un bon film. Car il faut bien avouer que le scénario vole assez bas. L'action est cousue de fil blanc. Les coïncidences et les incohérences se multiplient. Et on s'en fout !
Car la réalisation de Lang est une splendeur de chaque instant. Le film est passionnant, parfois naïf, mais toujours éblouissant. Le cinéaste parvient à instaurer une ambiance qui mêle spiritualité, aventures parfois sombres, complots, exotisme, amour.
Et ces images ! Chaque plan est une véritable leçon de cinéma. Le maître a atteint ici le sommet de son art. Les couleurs, les cadrages, les décors, tout y est.

A ce titre, il faudrait parler de la danse de Sitha, qui est un exemple d'érotisme rarement égalé.
Un chef d'oeuvre, vous dis-je !