Vingt-et-un ans avant la version popularisée par Fritz Lang, nous aurions tort d'oublier qu'il y a eu celle de Richard Eichberg, tournée en deux parties également.
Pour ce premier volet d'une durée quasi égale au Tigre du Bengale de Lang, on pouvait logiquement s'attendre à une intrigue identique, mais il n'en est rien. L'histoire diffère même sur de très nombreux points, si bien que l'on est parfois surpris par les rebondissements, qui se rapprochent de ceux que l'on connait pour mieux s'en éloigner.
Malgré une première demi-heure qui a du mal à emporter l'adhésion, on est ensuite très vite séduit par cette histoire qui s'avère au final plus riche et complexe que l'on aurait cru (la version de Lang devient même simpliste à côté), multipliant les personnages (avec certains qui diffèrent largement de ceux que l'on connait) et les enjeux, sans parler d'une dernière partie à Paris que l'on attend pas du tout, conclue par un cliffhanger qui l'est tout autant.
Sinon, une mention spéciale aux décors qui sont d'une grande qualité et variés.
Agréable surprise que ce film réhabilité par Wild Side Video, même si la flamboyance, l'exotisme et la poésie de la version future de 1959 me séduit toujours davantage. Puis pour un film qui se déroule en Inde, il faut bien reconnaître qu'avec des couleurs cela fait plus rêver...