Un film à la fois beau et triste, extrêmement poignant et personnel. Cela se ressent non seulement par sa thématique le ton, ais aussi par ses personnages : on en voit très peu, encore moins ont droit à un dialogue, pour que Setsuko et Seita soient au centre de l’histoire et la portent sur leurs épaules. Ce qui rend leur relation fraternelle d’autant plus forte et attachante, créant un lien fort, que l’on pense indestructible alors même qu’on connaît leur sort. Cette relation nous permet également de surmonter l’une des thématiques du film, à savoir les horreurs de la guerre mais également son impact sur les civils. Très souvent, on a des intrigues qui prennent part aux combats, mais rarement on a le droit des personnes lambdas qui ont vécu à travers ces périodes terrifiantes. Du moins, pas avec une telle crédibilité, presque testamentaire. C’est ce qui rend Le Tombeau des lucioles ce qu’il est. L’animation, tout comme la musique, est superbe pour rendre cette toile de fond encore plus insoutenable : que ce soit les décors en ruines, les flammes, le jeu sur la lumière avec les lucioles, les affres de la malnutrition sur Setsuko… Le tout ne fait rendre ce témoignage que plus vivace.
Un film extraordinaire, qui ne laisse pas indifférent, extrêmement sombre et tragique et qui, pourtant, n’est pas dépourvu d’une certaine mélancolie poétique.