J'en ai encore le coeur serré, moi qui suis un total inculte concernant l'animation asiatique, je me suis pris une telle claque émotionnelle avec Le Tombeau des lucioles. Je ne m'attendais pas à ça, et mon petit coeur en saigne encore.
J'ai toujours eu un mauvais apriori sur l'animation asiatique, pour moi les mangas et autres dessins-animés qui passe à la TV, j'entends par là les One Piece et compagnie (voyez comme ma culture sur le sujet est pauvre), peuvent être jolis si on apprécie ce genre de dessin, mais j'ai toujours eu du mal à y déceler de l'émotion. Quel con ...
Toutefois je m'étais juré de voir un jour ce film, tout le monde m'en avait parlé.
Le Tombeau des lucioles ce n'est pas seulement un film d'animation, c'est un film ni plus ni moins. L'animation ici renforce tout ce que cette histoire peut proposer, que cela soit l'ambiance dramatique dans laquelle se mêle la légèreté et l'innocence de l'enfance, l'horreur de la guerre, le traumatisme du deuil et plus simplement la réalité de la vie. Isao Takahata signe ici une fresque sublime, profondément touchante, mais également très éprouvante. Le film n'est clairement pas à mettre entre toutes les mains, certains ne supportent pas tout ce flot d'émotion, c'est trop dur pour d'autres. En ce qui me concerne j'ai vraiment été conquis. Jamais je n'aurais pensé vivre ce que j'ai pu vivre il y a moins d'une heure maintenant que j'écris cette critique.
Visuellement, moi qui avait peur de ne pas être réceptif, force est de constater que le film est très riche. Que cela soit en terme de détails, d'animation et de mise en scène, c'est superbe. Là où un film d'animation classique peine à être explicite ou à raconter des épisodes durs sans tomber dans la guimauve. Je ne renie pas cependant mon amour pour l'animation type Walt Disney ou Dreamworks, mais difficile tout de même de rester de marbre ici. J'ai eu des réactions physiques devant ce film et ça ne m'arrive pas souvent.
L'histoire en elle même demeure simple cependant, elle ne fait que dépeindre à travers les personnages de Seita et Setsuko, ces destins brisés par la guerre. Le film parle de la fatalité du contexte. Ce point peut je pense en rebuter certains, car si on peut effectivement ressentir beaucoup de choses concernant l'oeuvre, on peut aussi passer à côté et demeurer de marbre, voir même trouver l'ensemble justement un peu trop pathos. Ce qui n'est évidemment pas mon cas, loin de là, très loin même.
Vraiment je pense que ce film va me rester en tête longtemps, je ne compte pas le revoir avant un bon bout de temps cela dit. Très éprouvant finalement, mais à découvrir si comme moi vous ne vivez pas dans une grotte mais que vous avez néanmoins un nombre incalculable de grands classiques à découvrir. Je terminerais en disant que c'est parfois facile de surnoter ou d'encenser un film qui figure pour beaucoup comme une oeuvre légendaire, mais dans le cas présent il faut être honnête, ce film l'est.