Le Tombeau des lucioles
8.2
Le Tombeau des lucioles

Long-métrage d'animation de Isao Takahata (1988)

Il me fallait bien un film de cette envergure pour faire écrire mon premier avis...
Un choc, une claque, que dis-je, un ouragan, je n'étais pas vraiment préparé à voir ça.


Le début est tonitruant, je suis déjà abasourdi dès la première phrase prononcée, au bout de quelques secondes à peine. Nous sommes tout de suite dans l'ambiance. Et j'ai déjà les yeux un peu mouillés en quelques minutes. Je sens très mal ce film. Qu'est-ce qui m'a pris de vouloir le voir ?


Il y a un tel... décalage, entre la beauté de l'image, sobre mais riche de beauté, et la dureté de la descente aux enfers vécue dans ce film. Les musiques n'aident pas, ou plutôt si, aident, ça dépend des points de vue, à se sentir à l'aise. Elles sont poignantes d'émotion, et sonnent juste.


De la part de ce genre de film d'animation, d'habitude, nous attendons du kitsch à la japonaise, de la rigolade et de la bonne humeur. Contraste saisissant par conséquent. Assommant même. KO direct.
A chaque scène, je me dit : "mais non, ce n'est pas possible, ça ne va pas se passer comme je le pense". Et à chaque fois, bingo, c'est un peu plus la spirale descendante ; et alors que pourtant je m'y attendais, ça me fend le cœur. Systématiquement. L'incrédulité doit être l'émotion le plus présente, au début en tout cas. A la fin, nous acceptons cette agonie, et la faisons notre.


Comment ne pas être conquis par ces deux enfants, comment ne pas avoir l'âme déchirée par ce qui leur arrive ? On les aime, et on déteste tous ces adultes, leurs futilités et leurs mesquineries. Leur vilénie. J'ai envie de les prendre dans mes bras et le serrer contre moi. L'Homme est vraiment capable de faire ça ? Cela me fait froid dans le dos.


Plus le film avance, plus le malaise est palpable. Je ne veux pas voir la suite, si, je le veux quand même. MAIS NON JE NE VEUX PAS, SI JE LE VEUX. La fin approche, je la connais mais la redoute. J'espère qu'un miracle va se passer. Que quelque chose va arriver, un deux ex machina en quelque sorte.


Mais non, le miracle n'a pas lieu.


C'est la fin, je pleure. Depuis un certain temps, en fait. Bizarre, le nombre de films où j'ai pleuré doit se compter sur les doigts d'une main.


Ho, je viens de voir un OVNI passer. Ce fut ma rencontre du troisième type.


Ce film m'a terrifié et émerveillé à la fois. Âmes sensibles s'abstenir. Ou plutôt non, regardez le et savourez. Ou tremblez. Vous me le direz.

addrr
9
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le 6 mars 2016

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addrr

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