Il fut un temps que les moins de trente ans (ou plus...) ne peuvent pas connaître.
L'ORTF (Office de Radio Télévision Française) ne comportait qu'une, puis deux chaînes. En noir et blanc, puis, luxe ultime, en couleurs. Enfin pour ceux qui pouvaient se payer un téléviseur couleur....
Bref, je suis de cette génération de dinosaures. Et lorsqu'un film passait à la télévision, c'était une sorte de voyage improbable, mémorable et merveilleux.
Il y avait, tout en haut de l'échelle, 'Les dossiers de l'écran' magnifique soirée télévisuelle avec un film, souvent de bonne tenue, suivi d'un débat mené avec des sachants fumant la pipe.
Il y avait aussi les films de l'après midi, ou en été, les jours de mauvais temps ! Si, si, sérieux !
Ce film, 'Le tour du monde en 80 jours', j'ai dû le voir un après midi pluvieux d'un été antédiluvien.
Quelques décennies plus tard, la magie ne fonctionne plus. Mais alors plus du tout.
C'est long, très long. Il n'y a qu'un fil ténu pour justifier des plans documentaires (enfin, version hollywoodienne) de quelques pays lointains. Les mélanges de genre sont légions (Le Japon qui est en fait la Thaïlande, les peaux rouges qui brûlent leurs prisonniers...), les acteurs se limitent au strict minimum syndical. Tout cela est monstrueusement soporifique et excessif dans le jeu.
Alors '4', oui pour les souvenirs qui ont ressurgi, et pour le semblant de prouesse de ce cinéma de 1956, mais sans ce parti pris bienveillant, ce serait plutôt '1'.
Si vous ne l'avez jamais vu, vous pouvez vous en passer. Si vous l'avez vu, enfant, attendez vous à une sacré déception.