Une curiosité sympathique mais saugrenue, pour le moins, que ce Tour du Monde sauce Jacky Chan!
Un film qui ne se prend pas au sérieux une seule seconde, et ne montre que peu de considération pour l'Œuvre de Vernes- ce qui fera crisser des dents pour de nombreux spectateurs!
Pourtant, le vrai reproche que l'on puisse faire au film est bien de patauger dans sa première partie. En effet, à trop vouloir jouer la carte de la parodie du récit d'aventure, l'intrigue fait du surplace et accumule les moments attendus: malentendus, mensonges et billevesées, maladresses et jeux de séduction... Tout y passe! On a même droit à un Arnold Schwarzenegger en parodie de lui-même. N'attendez pas, cependant, de scènes de baston avec le plus massif et bourrin des Autrichiens. Celui-ci se contentant de faire acte de présence. (Soupire).
... Et assez étrangement, passée la première heure, le film trouve son rythme de croisière et un ton en phase avec son sujet. Car le film est à son meilleur lorsqu'il renonce à se moquer de son propre postulat et embrasse complètement l'aventure au premier degré! Les chorégraphies sont sympas, les acteurs font le job: Steve Coogan campe un Phileas Fogg de manière convaincante de par son coté "british" qui colle à ce personnage sans cesse dépassé par les évènements; Jackie Chan joue Jacky Chan; Cécile de France hésite entre l'archétype de la Française artiste et romantique et la femme moderne perdue dans une époque sans rêves, étriquée. Les antagonistes sont aussi manichéens que le script le permet... La seule vraie surprise vient de Jim Broagben, qui se livre à un rôle de composition. Un de ces bad guy qu'on ne saurait entièrement détester, tant son tempérament mesquin se teinte de pompe et de cérémonie. En quelque sorte, une version moderne du cinéma hollywoodien de l'Age d'or.
Bref, en dépit d'un début faiblard et au ton résolument second degré, le tour du monde est rattrapé par une deuxième moitié nettement plus convaincante, portée par un vrai amour de l'aventure à l'ancienne!