Dès les premiers extraits où on voyait dieu s'amuser à créer les règles d'emmerdement, telle que "la tartine tombe toujours du coté de la confiture" et j'en passe, je savais que ce film allait être fun, c'est un sujet qui m'intéressais pas mal, moi qui ne supporte pas la religion, ça ne pouvait qu'être amusant.
Et puis j'ai appris que le film n'était pas qu'une comédie, vu le réalisateur derrière, je m'en doutais un peu, mais j'y allais confiant tout de même, car je voulais l'aimer ce film.
Chose faite, puisque c'est un gros gros bijou, 5 ans après Mr. Nobody, Jaco van Dormael s'amuse à imaginer que dieu existe et qu'il réside en Belgique, rien de plus normal quand on connait les origines de ce dernier. Il oublie toutes les âneries chrétiennes pour les remodeler à sa convenance, ce qui ajoute un humour quasiment inédit je dirais, c'est quand même la première fois que le sujet de dieu est abordé de la sorte. Et oui, le divin, le tout puissant, n'est qu'un vilain bonhomme qui traîne en peignoir et savates toute la journée, qui boit et prend plaisir à emmerder le monde, son monde après tout... Mais sa fille, et oui parce que Jésus a une soeur, Ea, se décide un jour à rétablir l’ordre, elle balance donc les dates de décès des habitants de la terre qu'ils reçoivent tous par sms, ainsi plus personne n'est sous l'emprise de ce grand méchant dieu.
Elle rejoint ensuite le monde normal pour y trouver 6 apôtres, ce qui en ferait donc 18 au total, comme une équipe de Baseball, car sa mère adore le Baseball, et nous la suivrons dans sa quête, nous rencontrerons des gens atypiques, à la vie monotone et triste, mais le passage d'Ea sur leur chemin va les changer pour toujours, tout comme le sort de la vie.
Incroyable film donc qui mélange humour et poésie à merveille, van Dormael nous sublime de sa réalisation époustouflante, de ses cadres millimétrés, de ces décors bluffants, surtout ceux où Jean Claude, un des nouvel apôtres se rend. Il voyage jusqu'à la frontière polaire, et à chaque fois qu'on le croise, on s'en prend plein des yeux. En plus des décors, c'est également du à la photographie léchée et si belle, belle, tout comme la bande son juste magnifique, le film est bercé de musiques classiques fabuleuses. La mise en scène de son coté est... pfff, quoi en dire, c'est tellement parfait, tellement inventif, tout comme l'histoire, qui est inventive à tous les niveaux, c'est jamais vulgaire, c'est même des fois très gamin et pourtant ça passe, parce que c'est beau.
Et oui, Le Tout Nouveau Testament n'est pas une comédie, mais plutôt une comédie dramatique bourrée d'inventions farfelus, des dialogues déjantés, l'ambiance est unique, belle, drôle, passionnante à suivre, qui aurait cru qu'un film sur dieu me plaise autant. Et c'est justement parce qu'on démystifie et se moque de ce mensonge que l'humanité se coltine depuis des années et des années, que ça m'a plus, enfin quelqu'un qui ose !
Niveau casting, à en croire la bande annonce et l'affiche, ce serait ce cher Benoit Poelvoorde qui serait en tête, mais non, on ne le voit pas si souvent que ça dans le film en fait, c'est bien la jeune et talentueuse Pili Groyne qui prend toute la place. Une gamine qui ne sait même pas qu'elle est une gamine, et Pili réussie merveilleusement à insuffler cette idée, on retrouve ensuite Yolande Moreau qui n'a pas son mot à dire à la maison, Catherine Deneuve et son gorille, François Damiens le psychopathe, ou encore l'obsédé Serge Larivière et j'en passe...
En bref, Le Tout Nouveau Testament est un bonheur cinématographique, un ovni poétique fort, qui dispose d'un humour tellement bien trouvé, tout comme les inventions de Jaco qui a du se régaler à faire ce délirant et magnifique film. Et moi qui adore les fins qui passent direct à l'écran noir après une scène parfaite, j'ai été servi, le plan final est génial, il clôture parfaitement cette aventure touchante, triste et pourtant si belle.