… ou la descente aux enfers de Dieu, enfin plutôt d'un père de famille diabolique qui se croit tout puissant. Violent, vicieux, cruel, fier...Poelvoorde incarne un odieux connard, aux antipodes de toutes images divines. Cette méchanceté sans limite a déjà fait fuir "J-C", mais il s'agit là d'un tout nouvel exode, celui de sa petite sœur, Ea.
On comprend de suite l'allégorie qui brise la vision illusoire de la parfaite petite famille. C'est peut-être le destin de leur maman, femme de Dieu, qui porte le plus cette métaphore du foyer faussement stable.
La fuite de la petite Ea va compléter le portrait de l'humanité avec ses failles, à travers des rencontres cocasses qui vont libérer les humours du récit. Poétique, romantique, jubilatoire, kitsch et de dérision, l'humour est pluriel car accordé au ton de chacun des rôles.
La partition est réglée comme du papier à musique, la construction est précise et sans surprise, ce qui peut lasser c'est vrai. La musique, justement, rythme assez brillamment ce chemin tout tracé, et cherchant à mener au bonheur. Le son accentue la poésie et le kitsch du récit, mais l'image aussi. Certains tableaux sont d'une véritable splendeur.
Sans faire de morale à trois francs six-sous, cette galerie de personnages donne une vision du monde assez cynique mais dans une teinte drôle et charmante.